6.2. Autres techniques d’aide aux déplacements

De nombreux systèmes d’aide au déplacement ont été expérimentés, avec des durées de vie plus ou moins longues et de prix parfois très élevés. Ces techniques d’aide ne sont pas l’objet de recherche de ce travail. Nous en proposons toutefois quelques exemples, leur objectif étant de favoriser le déplacement autonome des personnes aveugles. Actuellement, ces technologies ne peuvent pas suppléer les moyens mis en œuvre au niveau de l’accessibilité urbaine.

Le GPS (Global Positioning System)20 est un outil bien connu du grand public. Dans son état de développement actuel et pour l'usage civil, il ne semble toutefois pas pleinement adapté au déplacement des personnes aveugles. En effet, sa précision qui est limitée à 20 mètres en usage commercial (la précision en usage militaire est bien supérieure) est insuffisante pour les déplacements piétons urbains, où des informations de l’ordre du mètre sont préférables. Par ailleurs, il fonctionne sur un principe de triangulation et définit l’emplacement du récepteur en fonction de sa position par rapport à trois satellites (ou plus, de préférence). Malheureusement, l’environnement urbain est parfois un obstacle à la précision de cet outil (des zones d’ombres dues aux immeubles varient en fonction de la position des satellites).

Plus expérimental, L’Espace Auditif Virtuel (Gonzalez-Mora, Rodriguez-Hernandez, Burunat, Martin & Castellano, 2006)est un dispositif de lunettes permettant « d’entendre les images » (création d’un espace auditif). Issue de la recherche médicale, cette technologie permet de s’orienter et de détecter les obstacles. Il s’agit de créer un espace autour de la personne, grâce à un système GPS. L’objectif est d’utiliser une interface susceptible de capter l’information et de codifier un son qui stimule le cortex visuel. Grâce à un procédé de vision artificielle, il est possible de créer des sons spatialisés qui sont transmis à la partie du cerveau centralisant les informations sensorielles via le cortex auditif. Ces informations spatiales parviennent ainsi au cortex d'intégration visuelle.

Le Sonic Guide se présente sous la forme d’un bandeau relié à une batterie. Celui-ci émet des ultrasons selon un cône dont le sommet est proche du corps et dont la base se projette de 4,5 à 6 mètres en avant. L’appareil donne trois types de renseignements par l’intermédiaire de trois signaux différents : la distance de l’objet, sa localisation et ses caractéristiques. Notons que ce système ne convient qu’à des adultes déjà autonomes et disposant d’une autre aide (canne longue ou chien-guide).

La canne laser (Télétact ou Tom Pouce) est une canne blanche équipée d’une crosse particulière. Elle émet plusieurs rayons infrarouges différents (deux ou trois) dont le rôle est d’assurer la protection antérieure de l’aveugle : il s’agit d’un télémètre laser convertissant les distances en notes musicales ou vibrations. L’inconvénient de cet appareil reste, en plus de son prix élevé, sa fragilité ainsi que la nécessité d’un apprentissage relativement complexe qui peut en rendre l’utilisation difficile, notamment pour des personnes âgées malvoyantes.

La revue « Centre Scientifique et Technique du Bâtiment » (janvier-février 2002) rappelle qu’à chaque type de déficiences visuelles correspondent des capacités d’apprentissage de reconstitution des images différentes. L’âge de survenue de la cécité intervient notamment sur les possibilités de la personne à déployer des moyens de compensation ainsi que sur son vécu lorsqu’elle évolue dans son environnement urbain. Autant de types d’aides techniques que de situations de handicap visuel singulières… Par ailleurs, Damaschini, Grégoire, Leroux et Farçy (2006) recensent les conditions que doivent remplir les aides électroniques pour que l’aide soit adaptée au déficient visuel :

Notes
20.

Voir le site internet : http ://www.gps.gov/