6.4. Conclusion

En replaçant notre réflexion au niveau de la personne aveugle, nous pouvons dire que l’environnement urbain, qu’il soit perçu tactilement (avec la canne ou les pieds !) ou qu’il soit perçu auditivement est une source très variable d’affordances. En effet, comme Bar et Loye (op. cit). le décrivent, la ville est une succession de lieux caractérisés par leur coloration sonore et par le rapport physique que l’aveugle entretient avec eux. Dans certains quartiers, des aides techniques servent potentiellement de support à la construction de la représentation mentale : peut-être permettent-elles ainsi une meilleur gestion de l’environnement lors d’une situation statique ou mobile. À elles seules, elles ne constituent qu’une contribution à ce que le marcheur aveugle aura besoin d’extraire de son environnement pour continuer son excursion en ville. Dans cette recherche, nous souhaitons partir de cette conception de l’environnement urbain, comme une succession de « structures urbaines » répondant à certaines fonctions sociales, mais au cœur desquelles la distribution des informations sonores et tactiles en particulier, contribue à créer des ambiances spécifiques, teintant ces lieux.

Nous proposons d’aborder dans le chapitre suivant la problématique qui est au cœur de ce travail et qui place l’environnement, tel que nous venons de le décrire, comme influençant fortement le déplacement des personnes aveugles.