2.3.1. Scène 1 : la « Ruelle A » dans le quartier chinois

La prise de contact avec le trajet est constituée de la rue Passet, puis de la rue Pasteur, et enfin de la rue Basse Combalot. Cette scène se termine par des escaliers débouchant sur la place Raspail. Il s’agit d’un quartier commerçant à l’architecture ancienne (19e siècle). Les rues y sont relativement étroites et peu passantes, l’encaissement par les immeubles environnants forme un canyon urbain et favorise la réverbération sonore. Les trottoirs également étroits sont souvent encombrés, car de nombreux commerces les utilisent comme zone de déchargement. Rien n’est réalisé dans cet environnement pour faciliter la déambulation des personnes en situation de handicap : les trottoirs ne sont pas abaissés au niveau des traversées, et il n’y a ni bandes d’éveil de vigilance, ni feux sonores. Cette scène favorise des stimulations tactiles grâce à un relief urbain très marqué (trottoirs étroits, dénivelés notables lors du passage sur la chaussée). La circulation, calme, est à sens unique vers l’ouest dans la rue Passet, et vers le nord dans la rue Pasteur. Enfin, le niveau sonore moyen y est relativement faible, entre 50 et 57 dB selon les mesures effectuées28 in situ. Les lieux offrent parfois des parfums d’épices prononcés, en raison de la présence de restaurants et d’épiceries asiatiques. Néanmoins, notre expérimentation se déroulant au cours de la période hivernale, les portes sont restées bien souvent fermées, les odeurs ne diffusant alors que très peu… La rue Basse Combalot, qui clôture cette scène débouche sur de raides escaliers, que nous empruntons pour atteindre la place. La distance ainsi parcourue est de 195 mètres.

Figure 25 : Scène 1, la « Ruelle A »
Figure 25 : Scène 1, la « Ruelle A »

Source : Baltenneck (2009)

La figure 26 ci-dessous présente la répartition des trois critères retenus pour définir l’ambiance urbaine de cette première scène. Par commodité, nous lui donnons le nom de « Ruelle A ». Concernant nos hypothèses, cette scène est très favorable pour le système individu-environnement grâce à :

  • des stimulations tactiles et proprioceptives régulières dans l’environnement,
  • un volume sonore ambiant relativement faible, favorisant la discrimination sonore de sources isolées, aidant le déplacement (hi-fi selon Murray Shafer, 1979),
  • une structure architecturale contribuant à la réverbération sonore et l’écholocalisation.
Figure 26 : Scène « Ruelle », selon nos critères d’ambiance
Figure 26 : Scène « Ruelle », selon nos critères d’ambiance

Notes
28.

Mesures effectuées en collaboration avec Acoucité, association « pôle de compétence bruit à Lyon » : http://www.acoucite.asso.fr/