2.3.3. Scène 3 : les « Berges » du Rhône

Les escaliers qui descendent vers les berges le long du pont de la Guillotière forment la transition avec la place Raspail. Le volume sonore diminue de façon significative et immédiate, le marcheur étant alors protégé par le flanc sud de la culée du pont. Lorsque l’on chemine au bord du Rhône, le niveau sonore élevé que l'on vient de quitter a presque totalement disparu, et laisse place au bruit lointain des voies de circulation de l’autre côté du fleuve… Par ailleurs, cet espace reste toujours très ouvert et aéré (couloir fluvial), sans aucune réverbération sonore à l’exception du passage sous le pont. Le changement d’ambiance est en partie lié à la nouvelle fonction de cet environnement. Les berges du Rhône, récemment aménagées (Vignon, 2008) constituent un lieu d’agrément et de plaisance. En effet, le piéton a été placé au centre du projet d’aménagement devant remplacer l’ancienne zone de stationnement des voitures. Les véhicules à moteur y sont interdits en dehors de ceux du service de la voierie. Il existe deux bandes de circulation : l’une piétonnière et l’autre pour les vélos, rollers et autres patinettes... Il s’agit donc de l’application du concept de « zones apaisées » ou « zones de rencontre » (Uzan, Seck, Sidot & Dejeammes, 2008). Les berges sont agrémentées d’éléments décoratifs comme un petit cours d’eau artificiel parallèle au Rhône, enjambé par des passerelles en bois au bas des escaliers d’accès, ainsi que des espaces verts et des gradins qui forment le flanc des berges. Des rampes faiblement inclinées sont prévues pour les personnes en fauteuil. Il n’y a, en revanche, aucun élément significatif implanté en faveur des personnes déficientes visuelles. Nous notons ainsi l’absence de bande de guidage ou de protection contre la chute, particulièrement au niveau de la rive ! Cependant des bandes pavées séparent les rubans piétonnier et cyclable et peuvent faire office de guidage tactile. Le cheminement se termine par une passerelle en bois identique à celle d’arrivée, sans garde-corps, facilement reconnaissable à la canne par sa texture, et donnant accès aux escaliers remontant vers le quai Augagneur. Celui-ci est dans le prolongement du quai Claude Bernard précédemment traversé au niveau de la place Raspail. La distance parcourue dans cette scène est de 177 mètres.

Figure 29 : Scène 3, les « Berges »
Figure 29 : Scène 3, les « Berges »

Source : Baltenneck (2009)

La figure 30 ci-dessous présente l’équilibre entre les trois critères définissant l’ambiance de cette troisième scène, que nous nommons « Berges ». Concernant nos hypothèses, nous considérons que l’ambiance qui y réside est « défavorable » pour le système individu-environnement à cause :

Cette ambiance offre cependant une possibilité de guidage tactile (contraste de texture au sol), si elle est perçue et retenue par le piéton aveugle lors de son déplacement.

Figure 30 : Scène « Berges » selon nos critères d’ambiance
Figure 30 : Scène « Berges » selon nos critères d’ambiance