8.3. Orientation et gestion du déplacement

Lors du trajet autonome, en session 3 (cf. paragraphe 8), nous avons demandé aux sujets d’indiquer à cinq reprises la position du Rhône qui constitue un élément important de la ville de Lyon. Cette méthode demande de faire une rotation mentale puisque la connaissance de la configuration se situe dans un cadre de référence excentrique (ou allocentrée). Le participant doit alors transformer cette information en un point de vue égocentrique pour localiser le Rhône. Les réponses fournies sont converties en un « score d’orientation ». Ce dernier est construit sur la base d’un point attribué par orientation correcte (angle d’erreur toléré de 45 %). En accord avec nos hypothèses, nous nous attendons à trouver un score d’orientation supérieur dans les scènes dont l’ambiance est favorable à la représentation et gestion de l’espace.

Toujours lors de la session 3, nous avons utilisé une grille d’observation prenant en compte les erreurs et les hésitations observées dans les changements de direction ainsi que les demandes d’aides du participant. Nous développons l’intérêt d’une telle méthode d’observation au paragraphe 7.3.4. Afin de garder une cohérence avec l’étude de la représentation mentale, nous avons repris les mêmes « nœuds » (12) que ceux précédemment utilisés pour l’évaluation des angles dans les dessins. Pour chacun de ces 12 points, l’ensemble des observations sur vidéo a été fait par deux juges indépendants, pour une meilleure fiabilité des données observées.

Nous avons établi dans notre grille d’observation, un « score de gestion ». À chaque « nœud », il s’agit pour le marcheur de tourner à droite, à gauche ou de continuer tout droit. Un changement de direction réussi équivaut à un score de 2 points. Si le marcheur demande de l’aide pour prendre sa décision, le score attribué est de 1 point. Enfin, s’il se dirige dans la mauvaise direction, sans se corriger après plusieurs mètres, aucun point n’est attribué. Nous avons, à nouveau, regroupé les ruelles A et B afin de comparer les scènes sur le même nombre de nœuds. Chaque scène possède alors un score maximum de 6 points (3 nœuds par scène). En accord avec nos hypothèses, nous nous attendons à trouver un « score de gestion » supérieur dans les scènes dont l’ambiance est favorable à la représentation et gestion de l’espace.