3.3. Conclusion

Cette étude portant sur le stress en situation repose d’abord sur son appréciation subjective. La place Raspail, et dans une moindre mesure les berges du Rhône, sont des environnements significativement perçus comme stressants. La vigilance exprimée suit globalement la même tendance, mais reste plus importante que le stress tout au long du déplacement, faisant peut-être écho à un état d’hypervigilance des piétons aveugles.

L’exploration du stress par l’activité électrodermale a été très stimulante. Elle nous a permis d’avoir un versant plus objectif à nos précédentes observations. Les mesures physiologiques ont confirmé que la place est un environnement à l’origine d’une activation plus importante du SNA, mais elles ont surtout offert la possibilité d’explorer de façon plus précise et phénoménologique le stress en déplacement. Si certaines zones s’avèrent très stressantes, d’autres le sont beaucoup moins au sein d’une même scène. Ce concept de « zones blanches » et de « zones noires » a permis de relier les mesures physiologiques à la question de la prise de décision lors d’un déplacement, mais aussi à la représentation mentale selon Lynch (1960/1998), en termes de « nœuds » et de « routes ».

Cela nous permet d’introduire la présentation des résultats concernant l’effet des différentes ambiances urbaines sur la représentation que la personne construit de son environnement, ainsi que sur la gestion de son déplacement in situ.