4.1.1.2. Calcul avec correction de l’erreur cumulative

Grâce à cette correction, nous avons obtenu de nouvelles coordonnées permettant de calculer à nouveau les écarts par rapport aux centres de référence. La figure 56 ci-dessous illustre ces positions corrigées pour les centres de scène, toujours présentés sur un repère orthonormé ayant pour origine le point de départ et comme valeurs maximales (en x et y) les coordonnées des points les plus éloignés relevées dans les dessins.

Figure 56 : Position relative des centres de scènes par rapport au point de départ, avec correction (sur cette projection, le nord se trouve à droite)
Figure 56 : Position relative des centres de scènes par rapport au point de départ, avec correction (sur cette projection, le nord se trouve à droite)

Les ellipses représentent un intervalle de confiance regroupant 95 % des points pour chaque scène. Les losanges jaunes représentent les positions des centres de référence. En gris, figure le tracé du parcours.

Le graphique 14 ci-dessous présente pour chaque scène les écarts moyens des centres par rapport aux centres de référence dans les dessins, pour les données corrigées. Par souci de cohérence avec le paragraphe précédent, ce graphique présente une nouvelle fois les scènes dans l’ordre de la progression sur le parcours, qui est celui de la progression du tracé du dessin.

Graphique 14 : « Dispersion » corrigée des centres de scènes (écarts par rapport au centre de référence)
Graphique 14 : « Dispersion » corrigée des centres de scènes (écarts par rapport au centre de référence)

L’analyse de variance nous permet d’évaluer l’effet de la « scène » urbaine sur la dispersion des nouveaux centres de scènes. On observe un effet significatif de la « scène » sur la dispersion F(4, 92) = 2,62, < 0,05. Toutefois, nous ne rapportons pas d’effet significatif du « type de cécité » F(1, 23) = 1,26, p > 0,05, ni d’interaction entre les facteurs « scène » et « type de cécité », F(4, 92) = 1,57, p > 0,05. Étant donné que cette analyse porte sur la dispersion corrigée, nous ne faisons plus d’hypothèse concernant l’effet de la progression du tracé du dessin. La distribution des données n’étant pas conforme à notre hypothèse concernant l’effet de la scène urbaine, nous n’utilisons pas les contrastes orthogonaux, mais le test t de Student pour étudier la variation des dispersions des centres des scènes.

Tableau 24 : Comparaison des scènes deux à deux avec le test t de Student
    Valeur du t de Student
    Berges Rue Ruelle A Ruelle B
Place   2,58 * 1,70 NS 2,17 * 0,60 NS
Berges     3,6 ** 0,62 NS 3,22 *
Rue       2,50 * 0,71 NS
Ruelle A         1,31 NS

* : significatif à p < 0,05 et ** : significatif à p < 0,001. NS : non significatif.

Deux scènes se différencient relativement des autres. Les berges du Rhône sont généralement représentées dans une position qui reste assez fidèle, avec une dispersion faible (= 11,47 %, σ = 8,94). Le centre de cette scène est significativement moins dispersé dans les dessins que le centre des scènes « Place », « Rue » ou « Ruelle B ». À l’inverse, la rue semble être la scène dont le positionnement est le moins fidèle. Son centre est significativement plus dispersé (= 21,18 %, σ = 13,73) que celui des berges et de la ruelle A. Ces résultats nous ont étonné puisque nous attendions que cet environnement soit plutôt favorable en termes de représentation. Notons que la rue représente environ 27 % du parcours expérimental et compte parmi les segments les plus longs avec les berges du Rhône (environ 30 %). Nous abordons maintenant la fidélité des proportions représentées dans les dessins pour chaque scène, qui peut être en partie à l’origine de cette dispersion.