4.1.4. Orientation

Nous avons complété ces évaluations des dessins par une mesure d’orientation, effectuée en session 3, lors du déplacement autonome in situ. Pour chacune des scènes, nous avons demandé à la personne de nous indiquer la position du Rhône, en attribuant un score de 1 pour une bonne réponse. Le graphique 18 ci-dessous présente les scores moyens d’orientation obtenus sur le parcours.

Graphique 18 : Score d’orientation en fonction des scènes
Graphique 18 : Score d’orientation en fonction des scènes

L’analyse de variance nous indique qu’il existe un effet significatif du facteur « scène » sur l’orientation telle que nous l’avons évaluée, F(4, 92) = 2,85, p < 0,05. Nous ne rapportons pas d’effet du facteur « type de cécité » F(4, 92) = 0,14, p > 0,05, ni d’interaction entre les facteurs « scène » et « type de cécité » F(4, 92) = 2,63, p > 0,05.

Les données ne se distribuant pas de manière linéaire en accord avec nos hypothèses, nous avons utilisé le test t de Student pour groupes appariés afin d’identifier les scènes urbaines à l’origine de variations dans les scores d’orientation. Le tableau 28 ci-dessous présente les résultats des comparaisons des scènes deux à deux.

Tableau 28 : Comparaison des scènes deux à deux avec le test t de Student
    Valeur du t de Student
    Berges Rue Ruelle A Ruelle B
Place   1,80 NS 1,36 NS 1 NS 1,80 NS
Berges     2,75 * 2,14 * 2,75 *
Rue       0,81 NS 0,00 NS
Ruelle A         1 NS

* : significatif à p < 0,05. NS : non significatif.

Ces résultats nous indiquent que les berges du Rhône se différencient significativement de l’ensemble des autres scènes (à l’exception de la « Place »), avec des scores d’orientation maximaux et un écart-type nul faisant état d’une (très) faible dispersion (= 1 σ = 0). En effet, l’ensemble des participants a identifié avec succès la position du Rhône à cet emplacement du parcours ! En revanche, les scores sont plus faibles pour les scènes « Rue » et « Ruelle A et B », faisant état d’une moins bonne orientation. Ces résultats invalident nos hypothèses selon lesquelles le score d’orientation serait faible pour les « Berges » et élevé pour les « Ruelle A et B » et la « Rue ». Nous notons néanmoins que l’élément qui nous a servi de référence pour évaluer l’orientation, le Rhône, se situe en proximité du chemin lors du passage sur les berges. La contiguïté avec le fleuve (et peut-être la mémorisation du danger qu’il représente) semble donc faciliter grandement sa localisation ! En revanche, lorsque les marcheurs s’en éloignent (« Rue » et « Ruelle B »), ils éprouvent plus de difficultés pour indiquer sa direction.