1.1.3.2 Contenu et structure des attitudes

Au regard de ce qui précède, l’attitude apparaît comme une structure mentale d’évaluation intermédiaire entre des objets attitudinaux et des réponses de l’individu. Au-delà de cette description générale, trois types de modèles ont été proposés pour rendre compte du contenu des attitudes : le modèle unidimensionnel, le modèle tripartite classique, et le modèle tripartite révisé.

Le modèle unidimensionnel (Thurstone et Chave, 1929 ; Fishbein et Azjen, 1975) ne considère l’attitude que sous l’angle exclusif d’une évaluation (affect) positive ou négative vis-à-vis de l’objet d’attitude. D’une façon générale, les « attitudes favorables » envers un objet engendreront des comportements d’approche, tandis que les « attitudes négatives » entraîneront des comportements d’évitement (Giger, 2005).

Le modèle tripartite classique (Rosenberg et de Hovland, 1960 ; Eagly et Chaiken, 1993) envisage les attitudes comme des évaluations plus complexes des objets selon trois composantes complémentaires: une composante cognitive, une composante affective, et une composante conative (ou comportementale) :

Le modèle tripartite révisé (Zanna et Rempel, 1988), quant à lui, cherche à proposer une intégration des deux modèles précédents. Selon cette approche, l’attitude est définie comme un jugement de valeur, une opinion exprimant le sentiment favorable ou, à l’inverse, le degré d’aversion de l’individu vis-à-vis de l’objet sur un axe bipolaire (jugement « positif » versus « négatif »). Dans le prolongement du modèle tripartite, ce jugement peut reposer (séparément ou conjointement) sur trois types d’informations : des informations d’ordre cognitif (portant sur les caractéristiques spécifiques de l’objet), et/ou des informations d’ordre affectif (correspondant au ressentis émotionnels du sujet face à l’objet) et/ou des informations d’ordre conatif (en référence aux comportements adoptés par le sujet dans le passé vis-à-vis de l’objet, ou en termes d’intentionnalité comportementales futures). Selon cette définition, les attitudes apparaissent donc, comme un jugement multidimensionnel reposant sur un agrégat plus ou moins complexe de différentes valeurs (cognitives, affectives et conatives), dont les poids respectifs pourront varier en fonction des objets attitudinaux.