1.2.2.3.3 L'administrateur central

Pour Baddeley (1992), La boucle phonologique et l'ardoise visuo-spatiale sont des « systèmes esclaves » entièrement assujettis au contrôle d’une troisième entité : « l'administrateur central ». Cette structure est l'élément le plus novateur du modèle par rapport aux conceptions antérieures de la MCT, telles qu’elles sont synthétisée dans le modèle d’Atkinson et Shiffrin (1971). Cet administrateur joue le rôle d’un superviseur dont la tâche est d’allouer les ressources attentionnelles du système cognitif. Il joue aussi un rôle très important dans la coordination des traitements mis en œuvre. Dans son ouvrage de 1992, Baddeley apparente l'administrateur central au « superviseur » du modèle de contrôle de l'activité de Norman et Shallice (1986). Selon ces auteurs, l'activité du sujet est contrôlée selon 2 modes différents : un mode automatique et un mode attentionnel. Le mode de contrôle automatique veille au bon déroulement de programmes ou de schémas d'activités routinières, bien maîtrisées par le sujet (comme la marche à pieds, ou la multiplication d’un entier par 2). Le rôle du superviseur est limité dans ce mode de contrôle. Il n’intervient qu’en cas de conflits lorsque plusieurs processus automatiques fonctionnant en parallèle deviennent concurrentiels, ou peuvent produire des effets contradictoires. Le mode de contrôle attentionnel, quant à lui, n'est mis en œuvre que lorsque la sélection ou l'exécution de procédures routinières devient inefficace (par exemple, dans le cadre d’une situation nouvelle pour laquelle le sujet ne dispose pas d’expérience), ou bien lors de prises de décision complexes, ou présentant un risque jugé important. Le superviseur intervient alors dans l’allocation des ressources attentionnelles entre les différents processus cognitifs, et il tente dans ce cas d’éviter la surcharge voire, la saturation du système cognitif, en organisant séquentiellement les traitements à réaliser et les décisions à prendre.