1.2.2.4 La Mémoire de Travail comme siège des représentations cognitives « occurrentes » 

A la suite des travaux de Baddeley (1992), de nombreux modèles cognitifs ont introduit la Mémoire de Travail au cœur du système cognitif humain. Certains modèles substituent purement et simplement le concept de MDT à celui de MCT, considérant que la MCT ne constitue en réalité qu'une facette particulière du fonctionnement de la MDT. D'autres modèles, en revanche, considèrent que MCT et MDT sont 2 systèmes fonctionnellement distincts : la MCT est généralement définie comme un simple espace de stockage passif de l'information, tandis que la MDT apparaît comme une structure de traitement où l'information est transformée en représentations manipulables, maintenue provisoirement pour la prise de décision et la réalisation de raisonnements dans la situation du moment. Enfin, certains auteurs, comme Ericsson et Kintsch (1995), définissent la MDT comme étant la partie active de la MLT.

Sans vouloir trancher parmi ces différentes conceptions (la question est encore ouverte sur le plan théorique, en attente de données empiriques suffisantes, voire à ce sujet l’article de Roulin et Monnier [1996] entièrement consacré à ce débat), nous voudrions simplement présenter ici deux conceptions particulières et complémentaires de la MDT qui nous paraissent importantes pour comprendre le rôle de cette structure dans l’élaboration et l’utilisation de représentations mentales occurrentes : le modèle ACT d’Anderson, et la notion de mémoire opérationnelle qui s’est développée en ergonomie.