Il ne serait pas exagéré d’affirmer que l’Homme, où qu’il soit et quoiqu’il fasse d’une manière générale, est confronté au « Risque »2. Cependant, tous les spécialistes traitant de la question du « Risque » constatent qu’il n’existe pas de définition universelle et complète de cette notion. Cela s’explique par le fait que l’utilisation du concept de « Risque » est multiple et que les différentes définitions qui peuvent en être données dépendent du domaine d’application considéré. Cadet et Kouabenan (2005, p. 10) rappellent à ce sujet les propos de Yates et Stone qui déclaraient dans un ouvrage de 1992 (p. 1) : « si nous lisons dix articles ou livres différents sur le risque, nous ne devons pas être surpris de [le] voir décrit de dix façons différentes ».
Cependant, s’il n’existe pas à ce jour de définition univoque du Risque, et encore moins d’inventaire exhaustif de toutes les définitions de ce concept, il est néanmoins admit que le Risque se caractérise par le fait qu’il représente une menace pour l’Homme, danger dont ce dernier cherchera alors à se prémunir (de « monsieur tout-le-monde » en prenant soin d’attacher sa ceinture de sécurité avant de démarrer son véhicule, au pilote d’avion d’arme qui prépare avec minutie son plan de vol avant de partir au combat, tous deux sont dans une recherche de sécurité visant à se protéger du risque).
Cependant l’Homme est aussi un être complexe et ambivalent, et nous verrons par la suite qu’il ne considère pas seulement le risque sous un angle négatif, ou sous celui des conséquences malheureuses pouvant lui être associées. Le risque peut non seulement être toléré, accepté, mais il peut même être recherché par certains, ou dans certaines situations. Ainsi, par différents aspects, le « Risque » peut aussi revêtir une valeur d’utilité positive dans l’évolution singulière de l’humain. Après avoir proposé une vue d’ensemble de la notion de risque, nous recadrerons ce concept dans le contexte de la sécurité routière.
Le concept de « Risque » tel que nous l’employons ici se voit octroyé d’une majuscule pour signifier que nous l’utilisons dans une acception très générale, dans le discours scientifique et « populaire ».