1.3.1.2 La « Prise de Risque »

1.3.1.2.1 Définitions du concept de prise de risque

Pour Irwin (1990 cité par Ben-Zur et al., 2003), la prise de risque peut se définir comme un comportement volontaire, dont les résultats sont incertains et comportent une certaine probabilité de conséquences négatives pour le sujet, mais qui est malgré tout mis en œuvre dans l'espoir d'en obtenir un bénéfice en retour.

D’une façon proche, Michel et al. (2002) définissent pour leur part la prise de risque comme « une décision impliquant un choix qui se caractérise par un certain degré d’incertitude quant aux possibilités d’échec ou de réussite. A chaque possibilité est associée une utilité, un bénéfice du risque ».

Dans le contexte particulier de la sécurité routière, Giscard (1967) définit quant à lui la prise de risque au volant « comme le fait, dans une situation de conduite offrant la possibilité de choix entre plusieurs comportements, d’opter pour un comportement qui accroît les probabilités d’avoir un accident ou, à probabilité d’accident égale (voire moindre), qui augmente la gravité potentielle de cet accident ».

Le point commun de toutes ces définitions est que la prise de risque y apparaît comme un « acte volontaire », une décision résultant d’un choix délibéré de la part du sujet et reposant sur une certaine « perception » qu’il a d’un risque encouru (d’une menace) en cas de mise en œuvre d’un comportement particulier, ce risque étant alors « accepté » dans l’objectif de retirer un « bénéfice » dont les effets positifs sont jugés par le sujet comme supérieurs aux effets négatifs encourus (c’est-à-dire aux conséquences potentielles en cas d’échec de ce comportement). Il y a donc ici l’idée d’un aléa, d’une incertitude, voire d’un pari que fait l’individu lorsqu’il prend sa décision d’action entre d’un côté, la façon dont il a estimé le danger qui le menace, et de l’autre côté les chances qu’il estime avoir de lui échapper ou d’y faire face grâce à sa propre maîtrise de la situation, à ses compétences ou à ses stratégies cognitives, à ses performances comportementales et aux autres moyens dont il dispose pour gérer le risque.

Sans remettre en cause cette définition de la « prise de risque », et à laquelle nous nous référerons par la suite, il nous semble cependant nécessaire ici de discuter la question de caractère volontaire versus involontaire de la prise de risque, car elle nous semble être au cœur de notre problématique sur la « Conscience du Risque ».