1.3.3.4 Les biais cognitifs dans l’évaluation du risque 

Lorsque le conducteur est confronté à un danger qu’il a correctement détecté, il évalue subjectivement le risque à partir de ce qu’il pense être capable de faire, puis il opte pour un « compromis cognitif 12» (Amalberti, 1996) entre ce qu'il est prêt à perdre (le risque encouru, c’est-à-dire les conséquences auxquelles il s’expose) pour obtenir un gain (les bénéfices attendus de son action), en fonction de ce qu’il estime être ses probabilités de réussite ou d'échec. Il base ce compromis évaluatif sur un vaste ensemble d’indices perçus, mais également sur la connaissance et l'expérience qu'il a de ce risque, ainsi que sur son attitude personnelle et/ou la valeur que cette prise de risque peut avoir aux yeux de son groupe d'appartenance, sur le plaisir qu’il peut retirer de cette prise de risque ou sur la valeur du gain qu’il peut en espérer, etc. Toutefois, il arrive parfois que l'évaluation subjective du risque par l'individu soit « leurrée » par ce que l'on nomme les biais cognitifs. Nous en présenterons quatre ici, qui ont été plus particulièrement identifiés dans le contexte de la conduite automobile, bien qu'il en existe d’autres dans la littérature:

Notes
12.

En situation dynamique, l’individu ne cherche pas à prendre une décision « optimale » ; il opte en général pour un choix « de compromis » lui permettant de concilier des contraintes de différentes natures.