1.5.4.1.2 Hypothèses en termes « d’identité motarde » et de « communautés motardes » comme « groupes sociaux »

Dans le cadre de cette thèse, nous faisons l’hypothèse que la population des motocyclistes est constituée en réalité de « communautés motardes » distinctes, correspondant à des groupes sociaux différents au sens où ce concept a été défini dans notre premier chapitre. Si tel est le cas, ces différentes communautés ne devraient pas avoir, ni la même « identité sociale », ni les mêmes représentations sociales (normes collectives, valeurs, croyances). Nous formulons cette hypothèse au regard de la revue de la littérature présentée dans le chapitre 4 et qui semble révéler l’existence de différentes familles de motocyclistes. Toutefois, malgré cet existant, cette hypothèse n’en est pas triviale pour autant. Tout d’abord, parce qu’il n’est pas certain que les typologies établies dans la littérature portent bien sur des catégories qu’il est légitime de qualifier de « groupes sociaux », et d’autre part parce que les groupes de motocyclistes sur lesquelles nous avons travaillé ont été définis dans le cadre particulier de cette thèse et qu’il est par conséquent nécessaire de démontrer qu’il s’agit bien de véritables « communautés motardes », catégories homogènes se différenciant les unes des autres en termes d’identité sociale. A notre connaissance, il n’existe pas de recherche publiée permettant d’apporter des réponses claires et définitives à ce niveau.

Cette hypothèse sera investiguée au moyen du protocole ARTIQ (bloc de 43 questions, de la 56 à 90) qui devrait permettre d’explorer les différences intergroupes, ainsi qu’à partir des données collectées au cours d’Entretiens Semi-Directifs .

Cette hypothèse sera confirmée s’il est possible d’identifier des marqueurs identitaires propres à chaque « communautés motardes » (partage de mêmes valeurs jugées positives à l’intérieur du groupe), ainsi que des marqueurs identitaires « stéréotypiques » (potentiellement négatifs), permettant à chaque groupe de se distinguer positivement par rapport aux autres communautés motardes (cf. 1.2.3). L’absence de marqueur spécifique signifierait au contraire que les motocyclistes constituent une population partageant la même identité sociale, celle d’une communauté particulière d’usagers de la route : « les motocyclistes » ayant les mêmes valeurs collectives, les mêmes normes, les mêmes modèles de référence.