4.4.3.1 Jugements « antonymiques » des situations

Tout d’abord, les résultats globaux semblent montrer que nos situations ont été jugées en moyenne comme plutôt « anormales », « dangereuses », mais « maîtrisables » par tous nos groupes de motocyclistes (ce dernier résultat peut révéler toutefois une certaine surestimation de leurs capacités, par les motards les moins expérimentés, dans la mesure où leur capacité de maîtrise effective est infiniment moindre que celle des Gendarmes). Elles sont en revanche considérées comme plutôt « rares » par le groupe des Débutants (ce résultat atteste de leur moindre expérience), et comme plutôt « fréquentes » par nos populations d’Utilitaristes et de Bikers. Les Utilitaristes ont en outre plus souvent tendance à avoir le sentiment de « subir » ces situations, contrairement au groupe des Sportifs qui se sentent plus impliqués et/ou responsables des événements (ce résultat confirme l’attitude plus fataliste de cette population face au risque). Nos situations sont par ailleurs globalement estimées comme plus « inattendues » par les Novices et les Bikers, alors qu’elles sont jugées comme plutôt « prévisibles » par les Gendarmes et les Sportifs. Les Utilitaristes estiment nos situations comme plus « stressantes » (on pourrait rapprocher ici ce stress ressenti de l’impression plus fréquente chez cette population de subir les événements), alors que les autres motards Expérimentés les jugent comme relativement « calmes ». Elles sont estimées comme plus « sollicitantes » par les Débutants par rapport aux Sportifs et aux Gendarmes. Globalement, toutes nos situations sont jugées plus « complexes », plus « rapides » et plus « pénibles » par les Débutants que par l’ensemble des groupes de motards Expérimentés. Ces derniers résultats atteste de la moindre expérience de Débutants et du fait qu’il doivent accorder beaucoup plus d’attention à la situation pour la comprendre et l’analyser (sollicitante, complexe et pénibles), et qu’ils sont plus surpris que les autres groupes par la survenue du danger. Enfin, la sensation « d’être contraint » (i.e. de devoir « freiner » ou de « s’arrêter » pour éviter l’obstacle) est beaucoup plus marquée parmi nos populations de Novices, que chez les motards Expérimentés (Bikers, Sportifs et Utilitaristes), et cette différence est encore plus nette en comparaison avec les Gendarmes, qui jugent en général les situations comme plus « ouvertes », leur permettant d’engager une manœuvre d’évitement de l’obstacle (ce qui est ici parfaitement légitime, au regard de leur meilleure maîtrise de la moto par rapport à la plupart des autres groupes).