Annexes

Présentation des définitions du risque dans la littérature

Tableau synthétique « types de risque »
Types de risque Appuis théoriques, conditions de validité Auteurs de référence Apports théoriques
LE RISQUE ANOMIQUE Théorie fonctionnaliste Affaiblissement des liens sociaux ESTERLE
HEDIBEL
(1995)
Culture corporelle du risque chez les jeunes de banlieue. Délinquance adrénaline, présentéisme, ère du « tout tout de suite ».
  Contexte familial et scolaire défavorable JESSOR
(1989)
« Théorie des comportements problèmes ». Conduite à risque comme syndrome de comportements de santé à risque.
  Intégration sociale incomplète, de type communautaire, limitée à la bande HIRSCHI
(1969)
« Théorie du contrôle » : risques socialement acceptés (Sportifs par ex.) pour les jeunes intégrés, risques déviants pour ceux dont l'intégration se limite à la bande.
LE RISQUE STRATIFIE Théorie de l'habitus BOLTANSKI
(1971)
Exposition fréquente de sa santé, absence de prévention, tolérance à la douleur élevée dues à un habitus corporel populaire.
LE RISQUE ORDALIQUE Crise anthropologique contemporaine. Perte du sens, des valeurs, des repères surplombants LE BRETON
(1991)
Tests de son existence, recherche du sens de la vie. Conduites ordaliques.
LE RISQUE STRATEGIQUE Théorie de Bourdieu POCIELLO
(1981)
Réaction face à la chute ou au déclassement sociaux. Rêve de « vol social ».
  Contexte familial et scolaire défavorable JESSOR
(1989)
« Théorie des comportements problèmes ». Conduite à risque comme syndrome de comportements de santé à risque.
  Frustration de la « bourgeoisie de compétence » face aux agents dotés d'un fort capital économique. BOURDEAU
(1995)
Compensation par la confrontation au signifiant noble qu'est la mort, dont la valeur est, elle, inestimable.
LE RISQUE DEROUTINSANT Théorie de la rupture ELIAS &
DUNNING
(1994)
Mimétisme, « jeu de rôle ». On cherche à changer de peau, à se glisser dans celle d'un héros.
  Intégration excessive, situation sociale trop stable, liberté entravée (« déterminismes inversés ») MITCHELL
(1983)
LYNG
(1990)
Respiration, besoin d'aventure. Pratiques déroutinisantes, comme l'alpinisme ou le vol libre (donner le meilleur de soi, enfin).
  Situation d'indécision haletante, pour reprendre un contrôle effectif sur sa vie. KLAUSNER
(1968)
SACHS
(1990)
Jeux de hasard, logique de l'indécision. Désir de maîtrise, de contrôle d'un problème tangible, facilement identifiable, contrairement aux problèmes quotidiens plus complexes.
LE RISQUE CATHARSIS Etats tensionnels, agressivité accumulés. ASSAILLY
(1992)
Extériorisation des stress, compensation des frustrations par l'action.
L'EXCELLENCE PAR LE RISQUE Pathologie du gagneur, de l'excellence à tout prix et en tout. EHRENBERG
(1991)
« Culte de la performance » transposé aux activités sportives et de loisir.
    AUBERT &
DE GALLEJAC
(1984)
Logique entrepreneuriale de l'excellence transposée au domaine extra-professionnel.

source : Soulé B., Corneloup J. (1998)

[Tableau : disciplines, risque et formes du savoir appliquées à l'inconnu]
Tableau : disciplines, risque et formes du savoir appliquées à l'inconnu
Discipline Comment elle appréhende le risque Formes du savoir appliqués à l’inconnu
Logique et Mathématiques Le risque en tant que phénomène calculable Calculs
Science et Médicine Le risque en tant que réalité objective Principes, postulats et calculs
Sciences sociales    
Anthropologie Le risque en tant que phénomène culturel Culture
Sociologie Le risque en tant que phénomène sociétal Cadres et structures sociales
Economie Le risque en tant que phénomène décisionnel, en tant que moyen de sécuriser la richesse ou d’éviter les pertes Principes de prises de décisions et postulats
Justice Le risque en tant que mauvaise conduite et phénomène justiciable Règles
Psychologie Le risque en tant que phénomène cognitif et comportemental Cognition
Linguistique Le risque en tant que concept Terminologie et sens
Histoire et les Humanités    
Histoire Le risque en tant qu’histoire Narration
Les Arts (littérature, musique, poésie, théâtre, art, etc.) Le risque en tant que phénomène émotionnel Emotion
Religion Le risque en tant qu’acte de foi Révélation
Philosophie Le risque en tant que phénomène problématique Sagesse

Source : Althaus, 2005

Tableau : définitions techniques et sociales du risque
  Définitions techniques du risque
1 Possibilité de perte, blessure, désavantage ou destruction ; s’exposer au risque ou au danger, encourir un risque ou un danger
2 Une expression de perte possible sur une durée ou un nombre de cycles opérationnels
3 Conséquence par unité de temps=fréquence (évènements par unité de temps) !magnitude (conséquences par évènement)
4 Mesure de la probabilité et de la gravité des effets indésirables
5 Probabilité conditionnelle d’un effet indésirable (attendu que les évènements causatifs aient eu lieu)
6 Potentiel pour des conséquences négatives non voulues d’un évènement ou d’une activité
7 Probabilité qu’une substance générera du mal sous conditions spécifiques
8 Probabilité de perte ou de blessure pour des personnes et des biens
9 Potentiel de réalisation de conséquences négatives non voulues pour la vie humaine, la santé ou l’environnement
10 Le produit de la probabilité d’un effet indésirable coïncide avec les conséquences de cet évènement s’il avait lieu
11 Fonction de deux facteurs importants : (a) probabilité qu’un évènement ou une série d’évènements de magnitudes diverses se produira (ont) et (b) les conséquences de(s) l’évènement(s)
12 Distribution de la probabilité sur toutes les conséquences possibles d’une cause spécifique qui peut avoir un effet indésirable sur la santé humaine, la propriété ou l’environnement
13 Mesure de la survenue et de la gravité d’un effet indésirable sur la santé, la propriété ou l’environnement
  Définitions sociales du risque
1 Probabilité qu’un effet indésirable amplifié ou atténué par des petites doses de confiance, d’acceptation du fait que qu’il peut se produire et/ou de partage de bénéfice
2 Opportunité tintée de danger
3 Un mot de code qui alerte la société qu’un changement dans le cours normal des choses est en train de se produire trop vite
4 Quelque chose qui génère de l’inquiétude / de l’espoir
5 Une arène pour soutenir des discussions sur les relations institutionnelles, sur des sujets socioculturels, sur les répartitions des pouvoirs économiques et politiques
6 Une menace à la durabilité/modes de vie actuels
7 Incertitude
8 Partie d’une structure de sens basée sur la sécurité de ces cadres institutionnels dans lesquels se trouvent les personnes
9 Le moyen général à travers lequel la société envisage son future
10 Le jugement de quelqu’un sur des conséquences attendues et leur vraisemblance
11 La définition que les gens en donnent-quelque chose différent pour des personnes différentes
12 Perte financière associée à un produit, système ou usine
13 Le contraire de sécurité

Source : McGill (2005)

Les « Course sauvages » débattues au Sénat

(Source : http://www.senat.fr/questions/base/2001/qSEQ010230835.html)

Question écrite n° 30835 de M. Alfred Foy (Nord - NI); publiée dans le JO Sénat du 01/02/2001 - page 319

M. Alfred Foy manifeste auprès de M. le ministre de l'intérieur la stupéfaction qui l'a frappé en regardant un documentaire télévisé relatant des courses automobiles sauvages sur le réseau routier français, et qui concluait à l'impossibilité aux forces de police de mettre fin à ces manifestations. Les images détaillaient la stratégie utilisée par des jeunes gens réunis le vendredi soir pour lancer des véhicules au moteur surgonflé, sur une portion de réseau routier, national ou autoroutier, au péril de leur vie certes, mais surtout de celle des autres usagers de la route. Ainsi, on dénombre déjà plusieurs innocentes victimes de ces épreuves de vitesse à la James Dean, et si quelques fauteurs d'accidents mortels sont désormais sous les verrous, ce comportement délictuel ne tempère en rien l'attitude de ceux qui ont échappé à la justice. Au contraire, ce jeu dangereux est considéré par les participants comme un droit à l'expression de leur liberté individuelle, et ils entendent bien l'étendre malgré les sanctions, au mépris des autres conducteurs. Que ce phénomène reste du domaine de l'exceptionnel ou non, la probabilité d'accidents à craindre pour les usagers de la route doit, d'ores et déjà, faire l'objet d'incessantes mesures préventives. Il semble inconcevable, comme l'a estimé le journaliste chargé de l'enquête, que les forces de l'ordre soient dans l'incapacité légale d'appréhender les auteurs de ces courses sauvages. Les images diffusées ont démontré avec quel aplomb les jeunes gens interpellés au cours de leurs rassemblements nocturnes répondaient aux contrôles policiers, donnant la preuve qu'ils ne risquaient pratiquement rien. Quelques secondes plus tard, devant la caméra, ils commentaient le décès accidentel de toute une famille comme étant "la faute à pas de chance". Il le remercie de bien vouloir lui préciser de quelle manière il compte faire cesser cette atteinte à la sécurité publique.

Réponse du ministère : Intérieur - publiée dans le JO Sénat du 03/05/2001 - page 1534

L'honorable parlementaire attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les excès de vitesse et les risques que font peser, sur les autres usagers, les conducteurs d'automobiles aux moteurs gonflés, à l'occasion des courses sauvages qu'ils organisent sur le réseau routier. En l'état actuel de la législation, les conducteurs impliqués dans ces courses sont passibles des contraventions prévues pour le dépassement de la vitesse autorisée et, en cas d'accident, des peines délictuelles relatives à la mise en danger d'autrui, en plus de celles d'atteinte involontaire à la vie ou à l'intégrité physique d'autrui. Ces dispositions ne permettent cependant pas aux forces de l'ordre d'éradiquer totalement ces pratiques, en raison, d'une part, des difficultés à déterminer les véhicules réellement impliqués dans ces courses sauvages et, d'autre part, des moyens de communication dont disposent les protagonistes pour signaler les contrôles de vitesse. Aussi, afin de prévenir plus efficacement ce type de comportement, il a été demandé aux préfets des départements concernés d'initier des contrôles conjoints entre les forces de l'ordre et les personnels des directions régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement, afin de procéder aux vérifications des caractéristiques mécaniques et de sécurité des véhicules participant à ces regroupements. En outre, pour que ces opérations aient un effet suffisamment dissuasif, un groupe interministériel de travail sera constitué en vue de modifier certaines dispositions réglementaires du code de la route dans le sens d'un durcissement des sanctions applicables aux infractionnistes. Au plan pratique, des opérations préventives de police sont réalisées sur les lieux de regroupement des participants, et des contrôles spécifiques de vitesse sont mis en œuvre. Ainsi, depuis 1998, les actions réalisées par la CRS nº 7 de Deuil-la-Barre sur l'autoroute A1 ont permis de relever 121 infractions pour non-conformité du véhicule et 78 infractions pour dépassement de la vitesse maximale autorisée de plus de 50 km/heure. De même, des instructions ont été données aux fonctionnaires de police relevant de la direction centrale de la sécurité publique, les enjoignant à faire preuve de fermeté et à relever toutes les infractions s'y apportant telles que les délits de mise en danger de la vie d'autrui (art. 223-1 du code pénal), de conduite sous l'empire d'un état alcoolique (art. 1er du code de la route) ou l'organisation sans autorisation administrative de courses de véhicules à moteur (art.L 5 du code de la route). Ainsi, au cours de l'année 2000, les fonctionnaires de la sécurité publique ont interpellé 40 personnes lors des interventions menées pour lutter contre ce phénomène dont 23 majeurs et 17 mineurs. Par ailleurs, les policiers ont été invités à se rapprocher des collectivités territoriales, afin de prendre toutes les mesures juridiques et matérielles permettant la réalisation des aménagements nécessaires pour rendre ce type de manifestation sauvage impraticable sur les portions de voie publique ou de parking, qui sont propices à les accueillir.

Le Prince Noir - 2009
Le Prince Noir - 2009

Source Moto Revue, 8 octobre 2009, n°3868

Source Moto Revue, 8 octobre 2009, n°3868

Le Prince Noir - 1989
Le Prince Noir - 1989

Source : Paris Match, 5 octobre 1989, n°2106

Source : Paris Match, 5 octobre 1989, n°2106

Tableau 64 : Exemple de commentaires des motards à propos du Prince Noir - forums de discussion en ligne entre 2006 et 2010 
Site : runoff-team
« Il n’est pas mort.[…] ce motard reste un mythe vivant chez les mordus des gros cubes. Et son identité, un mystère".
Site forum-auto
« Voila en 2 minutes comment tous les motards vont maintenant être pris pour des assassins en puissance»
« A ces vitesses élevées il ne permet pas aux autres personnes de prendre conscience de sa présence sur la route, c'est à mon sens là le danger puisqu'ils agiront comme s'il n'était pas là et peuvent se faire emboutir sans s'en rendre compte. »
Site auto-evasion
« Un certain talent ,beaucoup d'inconscience et de chance ,ça oui ,il a ,c'est sûr! […]mais rouler à des vitesses pareilles dans le traffic,il tiens plus d'un meurtrier qu'autre chose»
« Pour ma part, ce ne sont que des malades qui ne peuvent que ternir la réputation des vrais motards »
« Ghostrider, Prince Noir, Baron Rouge... Déjà les blazes de ces blaireaux décervelés devraient nous indiquer qu'on est chez guignol-land, au pays joyeux des handicapés du bulbe. »
« Mouais, enfin je vais en énerver certains, mais on n'achète pas une 1000 pour la sécurité qu'elle procure... On sait tous pourquoi on achète des bécanes puissantes. Evidemment il y a des lieux plus ou moins dangeureux pour utiliser les chevaux. »
« Après tout on ne pourra pas les changer, et l'esprit motard c'est aussi ça en partie : le stunt et la vitesse […]Je baisse mon chapeau très bas au premier motard qui n'as jamais dépassé une limite de vitesse et qui n'as jamais fais d'interfile ! »
« Super les journalistes, super prince noir... avec des reportages à la c** comme ça on s'étonne ensuite de passer pour des chauffards. »
« Et alors j'aimle bien cette image moi »
Site alpharoute
« Vous vous souvenez du prince noir?Oui, hélas ! bel exemple de la connerie humaine »
Site France2
« Tout d’abord, c’est un cours de pilotage. Ils devraient montrer ça dans les auto-écoles. Si l’on compare à la vidéo du Prince Noir (le fameux tour du périph’ à 192km/h de moyenne), on voit qu’ils ne conduisent pas du tout de la même manière. »
« Le septième sens, quoi. Et puis, il y a aussi une affaire de karma. »
« On voit que 9 accidents sur 10 ont lieu parce que le gars (ou la fille), manque de feeling. Ils conduisent bêtement (sans intuition) ».
« Mon avis sur cet exploit,y fo etre debile pour faire de telle chose,mais moi qui suis motard je comprend cette inconscience,quels motard n'as jamais ouvert a donf,meme en pleine circulation?on l'as tous fait!!!mais dans ce cas ci,c'est l'idée de l'exploit qui rend cette course tres dangereuse,nous on ralentis en cas de blem,lui pas!y passe a tout prix. »
Site motarsouille
« vraiment hot ! cest le meilleur film de malade que j’ai vu ! »
« quelle malade pis en même temps quelle habileté »
« ya personne qui sait la réalité…alors c’est une légende urbaine ».
« A des vitesses comme celles là on ne parle plus de conduite mais bien de pilotage […]mais quelle image ce genre d’exploits peut-il véhiculer au travers des caisseux quand on sait les conséquences que cela peut avoir dans la jungle urbaine ? »
Site moto.caradisiac
« Le Prince Noir, moi il m’a toujours fait tripper, fallait le faire à cette époque »
« déplorable ! il faut pas se plaindre de ne pas être respecter par les caisseux quand on voit ce genre de vidéo ».
Site Koreus
« je le trouve totalement stupide, en effet il ne risque pas simplement sa vie mais aussi celle de toutes les voitures qu’il croise dans son périple. »
« c’est vrai que çà ne donne pas une bonne image des motards ».
« puree c’est impressionnant y’en a qui n’ont pas froid aux yeux…ils sont fous quand même !!! »
Site autotitre
« cette vidéo est absolument incensée »
« et puis les motards kamikaze çà existe depuis que la moto existe »
« il se rend pas compte que c’est lui le gros danger ? »
Site motorevue
« les années gsxr et oui que de bons souvenirs de cette epoque 20 piges on avait regardé ce reportage avec les potes on etait comme des dingues le prince noir il envoie du lourd avec un R de 89 mais quoiqu on en dise tout motard a une part de prince noir tout le monde a son petit record 

Le Code des signes des Motards

source : http://flatfab.wordpress.com/2007/04/12/le-code-des-signes-des-motards/

Une des curiosités de notre communauté et sans doute, une des dernières choses qui nous rassemblent. En deux-roues, on ne parle pas ou peu, à cause du casque et du vent. Alors on se fait des signes, en sachant que la main droite ne doit jamais quitter le guidon, car elle commande la poignée d’accélérateur et le levier de frein. D’où quelques contraintes…

Ces petits dessins sont assez répandus sur le web, plus personne ne sait d’où est-ce qu’ils sont partis…Je les réutilise donc sans vergogne, pardon et merci à leur auteur.

Se saluer quand on se croise. Le premier salut entre motard, effectué lorsque l’on se croise, consiste à faire un signe de la main gauche. Le signe de la main gauche peut aussi être fait avec deux doigts en V, pour imiter Barry Sheene après chaque course gagnée, un signe mythique depuis les années 1970.Comme le « V » n’est pas toujours bien vu de loin ou à grande vitesse, certains lèvent la main ou deux doigts joints. Le V peut être dirigé vers le haut, le côté ou le bas, au gré de chacun. Par contre, soyez sympa, sortez-vous les doigts du c.. ! Marre de croiser des gars qui lèvent à peine un doigt de leur guidon ! Qu’est-ce qu’ils craignent ? C’est trop dur de lever une main ? Peur d’avoir froid s’ils décollent les doigts des poignées chauffantes ? Levez donc la main bien haut ou sur le côté ou juste au-dessus du guidon, de façon bien visible. Songez qu’un gant noir sur fond de blouson noir, cela ne se voit pas tellement…

Se saluer ou remercier quand on dépasse. Le salut de la main gauche lorsque l’on croise est remplacé par un signe du pied droit lorsque l’on dépasse un motard ou que l’on remercie un véhicule à quatre roues de nous avoir facilité le passage. En pleine accélération et phase de dépassement, ce signe évite de lâcher le guidon. Attention, sur une sportive où on est tout plié, sortir la jambe à l’horizontale peut être confondu avec l’intention de donner un coup de pied dans la portière. Certains automobilistes peuvent l’interpréter comme une agression. D’autres croient que nous faisons cela pour nous détendre la jambe ! Si vous sortez la jambe, faites-le lentement et laissez le pied sorti pendant deux ou trois secondes avant de le ramener. Plutôt que de risquer la confusion, faites un signe de tête bien visible en la tournant légèrement vers la droite (attention à ne pas quitter la route des yeux) ou autre solution, levez bien haut la main gauche pour remercier la voiture ou le camion qui s’est poussé pour vous faciliter le passage. Ou encore, débrayez pendant une seconde, le temps de sortir la main droite, à condition d’être dans une situation qui l’autorise sans danger.

Préférez un signe de tête Les deux premiers signes sont souvent remplacés par un signe de la tête, surtout en ville, où l’on passerait sinon plus de temps la main en l’air que sur le guidon. C’est un signe bien compris de tous, très visible et le plus sûr des saluts entre motards (surtout pour les débutants). Malheureusement, dans les grandes villes (comprendre Paris),de nombreux motards l’oublient. Et avec un petit sourire, c’est encore mieux ! A l’arrêt, au stop, au feu rouge, on se met à côté des autres motards, ou juste un peu en arrière, on les regarde et on les salue, si possible avec un sourire. On ne sait jamais, c’est peut-être la fille (ou le mec) de votre vie, là sous le casque d’à côté. Et pas de sectarisme ! Marre de ces BMistes tout imbus de leur fortune, de ces conducteurs (pas pilotes) de RT qui se prennent pour le Roi-Soleil, des Rossi du dimanche qui se la jouent « roi du circuit », des pseudo-bikers qui regardent bien droit devant eux… On salue toutes les motos. Et en province, même les 125, même les 50. Les scooters ? C’est peut-être mieux de voir s’ils saluent en premier…

Evitez les appels de phare C’est le signal d’un danger, compris ainsi par tous. Il est donc conseillé de ne pas l’utiliser comme salut, car sujet à mauvaise interprétation. Combiné à un signe de la main de haut en bas, il signifie ralentir, surtout pour prévenir de la présence d’un contrôle des forces de l’ordre plus loin. Avertir les autres usagers de la présence d’un radar mobile ou d’un contrôle n’est d’ailleurs pas illégal. Alors n’hésitez pas à passer le message et remerciez ceux qui vous le transmettent. Cela dit, ne vous fiez pas à un seul signe, c’est peut-être un mauvais plaisantin.

Incitez à allumer le phare Si vous vous apercevez qu’un motard a son feu de croisement éteints ou plus généralement un problème de lumière, il suffit d’ouvrir et fermer plusieurs fois la main de haut en bas (du guidon à la tête) ou d’ouvrir et fermer le poing très vite. Ce signe n’est pas très utilisé en France et est parfois confondu avec l’avertissement d’un radar. Mais il faut justement s’astreindre à l’utiliser et l’expliquer car trop de motos roulent encore tous feux éteints. Et après, les motards viennent se plaindre qu’on ne les voit pas…

Voilà pour les principaux signes à l’intention des autres usagers.
Mais le langage des signes motards est surtout utile quand on roule en groupe, entre motards (à portée de vue, évidemment) pour se signaler différentes manoeuvres et dangers.

Pour prévenir d’un changement de direction
Un bon moyen de signaler le prochain arrêt, c’est le clignotant et un signe de la main pour désigner le panneau qui borde la route et indique la prochaine station service, la prochaine aire de repos ou la prochaine sortie. Dans un gros groupe, ne pas hésiter à s’y prendre à l’avance en montrant le panneau qui avertit de la prochaine aire de repos ou station d’essence à 1 km, sans attendre celui à 300 mètres… En cas d’instructions plus complexes, comme un changement de formation, on peut brièvement mettre les mains au-dessus de la tête.

Avertir qu’on est « court pétrole » Si vous venez brusquement de passer sur votre réserve, faites un signe du pouce en désignant le réservoir pour signaler aux autres motards qu’il serait souhaitable de s’arrêter à la prochaine station. L’urgence de la situation varie selon les types de motos et l’environnement. Certaines machines peuvent couvrir plusieurs dizaines de kilomètres sur la réserve, d’autres sont à sec en 30 bornes en cas de conduite « sportive ». Et le ravitaillement ne représente pas le même problème selon qu’on est sur autoroute, proched’une agglomération ou au fin fond de la Lozère.

Dangers sur la route. En cas de mauvaise adhérence (sable, huile, graviers, gasoil, plaque de glace), il est courtois de prévenir les motards qui sont derrière en laissant traîner le pied par terre ou tout près du sol, de préférence du côté où se trouve le danger. Au demeurant, ce peut être également un moyen d’anticiper une perte d’adhérence et de prévenir une chute.

Dans la série des signes préventifs sur route, il est d’usage de prévenir tout danger du type trou, plaque d’égout, nid de poule, bosse, bouse de vache… en désignant l’obstacle d’un signe de la main. Ce signe complète le signe précédent et peut très bien lui être couplé. En général, on désigne de la main les dangers situés à gauche et du pied, ceux situés à droite.

Avertir d’un demi-tour A force de rouler, concentré sur le temps et le chrono, il arrive à l’ouvreur de rater la sortie. Ou on se trompe de route à un croisement. Un seul signe : la main vers le haut, l’index tourne en rond afin de signaler qu’il faut faire demi-tour. Fortement déconseillé sur autoroute…

Fait faim, fait soif !.

Quand ce n’est pas le réservoir qui se vide, c’est l’estomac qu’il faut remplir. Un petit signe de la main, ouverte, allant de bas en haut vers la bouche, sera compris de tous. En cas de soif intense, le poing fermé et le pouce vers la bouche remplacera la main ouverte

Signaler qu’il est temps de faire une pause. Il faut partir reposé avant de prendre la route et s’arrêter dès les premiers signes de fatigue (battement des yeux, bâillement, paupières lourdes). En début d’endormissement, nous connaissons des périodes de « sommeil » de quelques dixièmes de seconde. Cela suffit pour abréger tout voyage de façon définitive. Alors un petit arrêt fait toujours du bien. Le signe de l’oreiller sous la joue est compris de tous.