1.1.1. Planification

Dans une revue de travaux, Olive et Piolat (2003) définissent dans un premier temps de manière très générale – sur la base du modèle de Hayes et Flowers (1980) - le processus de planification en production de texte comme le processus qui :

‘« Permet de récupérer en mémoire à long terme les informations et de les réorganiser si besoin est » (Olive & Piolat, 2003, p. 192).’

Il s’agit d’un processus d’anticipation de ce qui va être mis en texte, processus qui porte tant sur le contenu que sur les éléments linguistiques. Le processus de planification de Hayes et Flowers (1980) peut être mis en parallèle avec le processus de planification en résolution de problème de Hoc (1987). En effet pour ce dernier auteur, le processus de planification permet de définir des plans de contenu et de traitement. C’est au cours de ce processus que seraient déterminées les contraintes rhétoriques et la mobilisation des processus rédactionnels. Trois sous-processus contribuent alors à la planification : la fixation des buts, la récupération des connaissances en mémoire à long terme et l’organisation des connaissances afin de satisfaire les buts.

‘« Lors de la planification, le processus de génération (generating) récupère des connaissances référentielles en mémoire à long terme (MLT) et/ou encode des informations extraites de l’environnement de la tâche. Analysées en mémoire de travail (MDT), ces informations sont d’abord sélectionnées avant d’être organisées en un plan de texte. Lors de la formulation, la première étape de traitement consiste à développer chacune des idées principales du plan en élaborant des propositions sémantiques qui constituent la base de texte » (Alamargot, Chanquoy & Chuy, 2005 : 288).’

Hayes et Flowers (1980) décrivent trois types de plan qui sont trois domaines sur lesquels cette anticipation va s’effectuer :

  • Le plan pour faire (Plan to do) correspond au plan rhétorique. Il permet de définir les contraintes pragmatiques intervenant dans l’activité de production de texte ;
  • Le plan pour dire (Plan to say) appelé aussi le plan déclaratif va permettre de construire une représentation résumée et simplifiée de l’ensemble des informations à transcrire ;
  • Le plan pour composer (Plan to compose) permet d’organiser non pas les idées mais les processus et sous-processus intervenant lors de la production de texte.

Flowers, Schriver, Carey, Haas et Hayes (1989) retravaillent cette notion de planification et vont introduire l’idée d’une classification hiérarchique de différents sous-processus. Chez des scripteurs adultes experts, le plan pour faire et le plan pour dire seraient intégrés dans une structure unique de plus haut niveau : la planification constructive (constructive planning). Ce module de haut niveau serait un réseau de buts de travail guiderait l’élaboration d’un plan sur-ordonné et contextuel. Ce module contrôlerait l’ensemble des processus d’organisation des étapes de la rédaction et la gestion des contraintes qui lui sont liées. Cette planification constructive serait fortement coûteuse cognitivement et nécessiterait une grande expertise rédactionnelle.