3. La spécificité de la communication écrite

Nous venons de voir que communiquer tant par écrit (Bronckart, 1997 ; Ghiglione et al., 1998) que par oral (Ghiglione et al., 1998 ; Grize, 1996), impliquait des fonctionnements complexes. Toutefois leur fonctionnement ne peut être superposable, l’écrit comportant ses caractéristiques propres.

Alors que l’acquisition de la langue orale se réalise lorsque le sujet est baigné dans l’univers de la communication, entrer dans l’écrit nécessite le passage par un apprentissage systématisé. Il s’agit de se confronter au monde selon une autre représentation, de passer de l’immatérialité de la parole à la matérialité de l’écrit. Le sujet va devoir entrer dans un mode de symbolisation particulière, l’écrit instaurant dans notre culture un certain rapport à l’espace et au temps (Besse, 1995 ; Besse, Luis, Paire, Petiot-Poirson & Petit Charles, 2004 ; Johannot, 1994). Johannot note que l’Ecrit est une trace, un espace matériel. Il donne matérialité à une pensée qui l’a produit. Besse (1995) spécifie l’Ecrit comme canal de communication sur la base de ses fonctions en six points :

Ainsi il dégage dans un premier temps deux fonctions de l’écrit : la fonction sociale et la fonction cognitive. Dans un second temps, Besse et col (2004) distingueront quatre fonctions principales de l’écrit :