Interaction & Intégration Mnésique

Les travaux en imagerie cérébrale nous apprennent qu’il existe des liens préférentiels réciproques entre des dimensions sensorielles multimodales. Nous avons décrit ces liens comme participant au mécanisme d’interaction perceptive (en particulier multimodale). S’il en va de même entre des dimensions mnésiques, nous devrions pouvoir prédire que le traitement d’une dimension mnésique (e.g. s’imaginer la taille d’un objet) puisse activer automatiquement une autre dimension (e.g. une dimension sonore si l’objet que je m’imagine fait typiquement du bruit). L’interaction mnésique interviendrait dans le traitement en permettant la réactivation des liens entre des dimensions mnésiques.

Contrairement à l’interaction qui se caractérise par le lien réciproque entre deux dimensions mnésiques, l’intégration mnésique doit quant à elle permettre de maintenir spécifique le lien entre deux dimensions (e.g. la taille et l’intensité sonore). En ce sens, l’intégration multimodale perceptive et l’intégration mnésique sont intrinsèquement liées. Nous proposons donc que l’intégration perceptive soit une des premières intégrations résultant de l’activation des composants élémentaires perceptifs, tandis que l’intégration mnésique serait une conséquence de l’intégration perceptive (i.e. plus élaborée dans le traitement de l’information).Les traces mnésiques reposeraient donc sur l’encodage de dimensions directement issues de l’expérience perceptive. Nous envisagerons qu’au cours de la présentation simultanée de deux dimensions perceptives (e.g. visuelle et auditive), le lien entre ces dimensions soit maintenu au sein d ‘une trace mnésique grâce à un mécanisme d’intégration mnésique. De plus, étant donné les recouvrements cérébraux entre perception et mémoire, il semble plausible de défendre l’idée que ces composants ainsi intégrés au sein de la trace garde des dimensions purement perceptives.