Conclusion

Au vu de ce chapitre, il apparaît que le contenu de notre mémoire peut être tributaire de nos expériences perceptives antérieures et, inversement, que le traitement perceptif en cours soit largement influencé par nos connaissances préalables. La mémoire garde des traces mnésiques épisodiques, multimodales, qui conservent les liens entre les multiples propriétés de l’expérience perceptive notamment grâce au mécanisme d’intégration11. Lors d’un traitement mnésique, les propriétés de la trace vont pouvoir être réactivées et interagir, le contenu de la récupération n’étant jamais réellement amodal.

Dans ce chapitre, nous avons critiqué l’existence de connaissances qualitativement différentes sur la base de leur « sensorialité » (i.e. amodales vs. multimodales). Il semble que l’activité mnésique, et plus largement la récupération, renvoie à l’émergence de connaissances multimodales. Existe-t-il pour autant des connaissances qui différent selon leur niveau d’abstraction ? Si tel est le cas, que signifie cette différence ? Le chapitre 2 propose donc de répondre à ce genre de questions.

Cependant, à l’issue de ce chapitre, nous laisserons deux questions en suspens. Premièrement, la question de l’exhaustivité de l’intégration mnésique. En effet, si la trace mnésique est le reflet d’une situation perceptive, intègre-t-elle pour autant toutes les propriétés de cette situation ? Deuxièmement, la question de la pondération des propriétés au sein de la trace. En effet, si la trace est multimodale (i.e. composée de propriétés issues de différentes modalités) est-ce que toutes les propriétés sont représentées au sein de cette dernière avec le même poids ?

Notes
11.

A noter que nous nous sommes attachés à décrire les mécanismes d’interaction et d’intégration d’un point de vue multimodal mais il est probable que ces derniers s’observent aussi d’un point de vue unimodal.