Des explications multisystemiques vs. fonctionelles aux dissociations

Dans le cadre d’une approche multisystémique (Squire, 1987 ; 1992a ; 1992b ; Tulving, 1985a ; 1985b), une dissociation donnée va être interprétée comme la conséquence d’une différence qualitative entre deux sous-systèmes de mémoire (i.e. deux types de connaissances). Le problème majeur de cette conception (souvent tributaire de données neuropsychologiques) va être de justifier a posteriori une dissociation donnée par la création d’un nouveau sous-système mnésique.

En revanche, dans le cadre d’une approche fonctionnaliste, les dissociations entre les mesures vont s’observer lorsque les tâches font références à des processus différents. La notion de concordance (ou de compatibilité) de traitement est capable d’expliquer un panel important de dissociations (Blaxton, 1989 ; Kolers & Roediger, 1984 ; Roediger & Blaxton, 1987). Par exemple, si le traitement engagé dans une tâche préalable (e.g. lecture de mots) est compatible avec le traitement nécessaire à l’accomplissement d’une tâche mnésique (e.g. identification de mots masqués), les performances comportementales seront meilleures que si la tâche mnésique implique un autre traitement (e.g. reconnaissance) ou si la tâche préalable en nécessite un différent (e.g. génération de mots) (Jacoby & Dallas, 1981). Cependant, cette approche suppose alors l’existence d’une multitude de processus de récupération en mémoire en fonction des multiples formes d’acquisition des connaissances.