Des etats de la trace en mémoire

Avant de terminer le chapitre et d’envisager en quoi le modèle explique et prédit l’efficacité dans les tâches discrimantes, nous approfondirons l’idée d’un continuum dans l’émergence des connaissances à la conscience (Activation-Intégration ; i.e. ACT-IN) en proposant que ce dernier soit contraint à la fois par les états des traces lors de la récupération et par les exigences des tâches en cours (i.e. nature de l’indice au moment de la récupération et degré d’intégration nécessaire).

Nous avons déjà évoqué que, afin d’être réalisée, la tâche pourra nécessiter, soit de simples activations précoces communes à plusieurs traces comme dans le cas de la catégorisation (voir le chapitre 2), ou soit le contenu de la récupération nécessite l’intégration progressive de ces activations.

En ce qui concerne les états de la trace en mémoire, ils vont être tributaires des conditions préalable d ‘exposition à l’information (voir, Reder et al. 2009) et des conditions de récupération (i.e. le type de tâche de mémoire). Par exemple, il nous paraît évident que la probabilité de récupérer la trace d’une part dans une tâche directe et d’autre part avec un niveau de conscience élevé dépend de l’état de la trace en mémoire au moment de la récupération. Selon Cleeremans (2008), la question de l’émergence à la conscience des connaissances est intrinsèquement dépendante de la « qualité » de nos connaissances. Il définit alors la qualité de la connaissance comme étant alors tributaire des différentes caractéristiques qui la constituent (i.e. sa stabilité dans le temps, sa force et sa distinctivité par rapport aux autres traces).Dans ce point, nous ne traiterons pas de la stabilité de la trace dans le temps42 mais des deux autres caractéristiques (i.e. la force et la distinctivité) qui sont fortement interdépendantes.

Notes
42.

Notion de consolidation (voir Nadel & Moscovicth,1997)