Erreurs liées à la mauvaise recombinaison des proprietes d’un episode (ER)

Après les faux souvenirs, ce sont certainement les erreurs liées à la distorsion d’un épisode qui sont les plus étudiées dans la littérature. Les ER diffèrent des FS, dans le sens où les ER consistent en la récupération d’un épisode « vécu » mais faussement rapporter. Par exemple, lors d’une même journée, vous avez pu rencontrer deux amis (e.g. Benoît et Guillaume) dans deux endroits différents (e.g. respectivement au supermarché et à la mairie). Lors de la restitution des rencontres de votre journée, une ER consistera à reporter par exemple que vous avez rencontré la bonne personne au mauvais endroit (e.g. false fame effect, Jacoby & Whitehouse, 1989). L’étude expérimentale d’un tel type d’erreur est particulièrement justifiée car elle interroge la fiabilité et l’efficacité d’une production mnésique. Nous avons choisi de présenter le paradigme MCI (Memory Conjunction Illusory, Reinitz, Lammers & Cocheran, 1992) pour étudier les ER car ce dernier ne fait pas intervenir directement les notions de source.

Dans celui-ci, les participants étudient une liste de non-mots bysillabiques CVC-CVC. Lorsqu’ils sont invités à reconnaître (ou rappeler) les items étudiés, il s’avère qu’ils reportent beaucoup plus d’erreurs pour les items non-étudiés qui sont la recombinaison de deux syllabes de deux items étudiés que pour les items non-étudiés dont une seule des syllabes appartenait à un item étudié au sein de la liste. Ces erreurs sont robustes, c’est-à-dire que même lorsque les participants sont informés de la nature des items non-étudiés lors de la récupération, un avantage pour les erreurs MCI est tout de même observé (Reinitz, Lammers & Cocheran, 1992 expérience 1B). De plus, ces erreurs sont observables avec d’autres types de stimuli plus écologiques que les non-mots (e.g. des visages, Reinitz, Lammers & Cocheran, 1992 expérience 3).