Une architecture plausible au niveau cerebral

De nombreux auteurs s’accordent à dire que le LTM est impliqué à la fois dans les activités perceptives (Bussey & Saksida, 2007) et mnésiques (Eichenbaum et , 2007 ; Murray et al., 2007 ; Shimamura & Wickens, 2009 ; Squire et al., 2007). De par les relations fonctionnelles entre les structures qui le composent, il est un candidat idéal pour supporter un processus d’intégration.

Le LTM est composé d’un certain nombre de structures organisées et interagissant de manière particulière (Lavanex & Amaral, 2000).

Figure 36 : Illustration des relations entre les structures au sein du lobe temporal médian d’après Lavanex & Amaral, 2000. Notes : les flèches reflètent les liens bidirectionnels entre les structures.
Figure 36 : Illustration des relations entre les structures au sein du lobe temporal médian d’après Lavanex & Amaral, 2000. Notes : les flèches reflètent les liens bidirectionnels entre les structures.

Au sein du LTM (figure 36), les cortex perirhinal et parahippocampique reçoivent des afférences de zones d’association unimodale ou multimodale (i.e. le lobe temporal externe) et interagissent entre eux (voir Davachi, 2006, pour les interactions entre ces deux structures). Ces structures vont ensuite projeter l’information vers le cortex enthorinal qui lui même projette l’information vers l’hippocampe. Nous traiterons plus particulièrement des structures suivantes :

Le cortex perirhinal – C’est une zone hautement intégrative qui reçoit des afférences directes des structures cérébrales sensorielles et motrices et qui est capables de projeter sur les structures enthorinal, parahippocampique, l’hippocampe et le cortex frontal (pour une revue voir Murray et al., 2007). En cela, certains auteurs font l’hypothèse que cette structure est centrale dans l’activité mnésique et perceptive (Bussey & Saksida, 2007 ; pour une revue voir Murray et al., 2007). Plus particulièrement, elle serait impliquée dans l’intégration et le traitement des propriétés multisensorielles des items et objets isolés (Taylor et al., 2006 ; Davachi, 2006).

L’hippocampe – L’hippocampe est la dernière des structures du réseau dans le sens où elle reçoit majoritairement des afférences mais projettent tout de même vers d’autres structures, notamment frontales. De nombreux auteurs proposent que l’hippocampe est responsable du codage relationnel spatial (Davachi, 2006) et temporel (pour une revue voir Eichenbaum et al., 1999) entre des objets au sein d’une situation au cours du temps (Wills et al., 2005). Pour certains modèles à traces multiples, l’hippocampe va jouer le rôle d’index ou de pointeur de la trace en maintenant la relation spécifique entre les propriétés de celle-ci (Nadel & Moscovitch, 1997).

Alors que pour certains auteurs, il est clair que ces structures sont indépendantes selon la nature des troubles qu’une lésion produit (pour un exemple de double dissociation entre ces structures dans la pathologie, voir Lee et al., 2006) ou celle des processus de mémoire impliqués (i.e. la familiarité serait dépendante du cortex perirhinale et la recollection de l’hippocampe, Yonelinas et al., 2005). De nombreuses données contradictoires sont plutôt en faveur d’une relation de dépendance entre ces structures (e.g. Diana et al., 2008, pour des données comportementales ; Awapi & Davachi, 2008, pour des données en imagerie ; Jonhson et al., 2008 pour une brève revue)