Section 2. La solution libérale au problème de la rémunération des dirigeants

Comme nous l’avons montré dans la section précédente, l’analyse économique libérale rencontre les problèmes liés au fait que la liberté des acteurs s’accompagne du risque qu’ils tombent dans la démesure. Cette difficulté classique du libéralisme fait donc nécessité pour les théoriciens libéraux, qui se doivent de limiter ce risque tout en respectant l’autonomie des individus – inconditionnelle dans un cadre libéral. Tel est effectivement le dilemme que pose la problématique de la justification de la rémunération des dirigeants dans un cadre libéral, à savoir qu’il faut circonscrire l’opportunisme du dirigeant sans remettre en cause son autorité. Dès lors, tout dépend de la capacité du système de gouvernement d’entreprise à « discipliner » le dirigeant via des dispositifs d’incitation et de contrôle, qui sont censés orienter son intérêt personnel dans le sens de l’intérêt général (2.1). Dans ce cadre, le marché joue le rôle d’un « Léviathan », en ce sens qu’il permet de garantir l’efficacité de ce système disciplinaire et, par suite, que seuls les dirigeants les plus performants seront récompensés (2.2).