2.1. L’opportunisme, encore et toujours…

Comme cela est visible dans le conflit qui oppose les théoriciens de l’agence et les théoriciens du pouvoir à propos de la rémunération des dirigeants, il est complexe de sortir de la logique de l’opportunisme autour de laquelle l’analyse économique libérale de la rémunération des dirigeants s’articule. En suivant cette logique, nous avons montré qu’il semblait « normal », en effet, que dirigeants et administrateurs nouent des contrats de rémunération qui ne sont pas forcément « optimaux » au regard des présupposés du modèle économique libéral – selon lesquels les individus ont tous intérêt à s’auto-discipliner. Déjà en germe dans les analyses de Williamson et des théoriciens de « l’enracinement » (2.1.1), ce problème se manifeste dans la contradiction selon laquelle il apparaît aussi rationnel, pour le dirigeant, de tenter un « hold-up » à l’intérieur de l’entreprise que de se conformer aux exigences d’une rémunération à la performance (2.1.2).