Résumé section 3

Les acteurs de la controverse publique appréhendent la problématique de la rémunération des dirigeants dans un sens faisant directement écho aux principes qui fondent le pacte libéral, notamment celui de l’égalité entre les personnes. Les acteurs participent ainsi d’une « montée en généralité » du débat, faisant preuve d’un sens de l’éthique et de la morale qui rappelle que, par-delà les seuls problèmes de justesse en matière de rémunération des dirigeants, des questions de justice sociale sont en jeu dans le dossier. Cela est particulièrement visible en ce qui concerne la question des montants de rémunération des dirigeants, qui cristallise les critiques formulées au nom de la justice. Le mouvement de juridicisation du débat témoigne alors de leur volonté de combler l’écart qui peut exister entre les fondements égalitaristes du pacte libéral et une réalité sociale qui laisse à penser, parfois, que les dirigeants ont le pouvoir d’échapper aux règles de la bonne réciprocité. In fine, c’est pour mieux réaliser les promesses du libéralisme que les acteurs se saisissent par conséquent des problèmes qui se posent avec la rémunération des dirigeants ; ces derniers étant pénétrés du sentiment qu’il doit être possible de fonder une juste rémunération des dirigeants tout en restant dans un cadre libéral.