2.2 Le Bas Montreuil, une gentrification plus lente dans un quartier encore populaire

2.2.1 De la crise industrielle à l’arrivée de familles qualifiées

Comme les Pentes de la Croix-Rousse quelques années plus tôt, le Bas Montreuil connaît dans les années 1970 et 1980 une sévère crise économique et démographique. Dans l’ancien faubourg industriel, la population a vieilli, de même que le bâti. En 1975, les plus de 60 ans représentent près du quart de la population (23 %). Plus de la moitié des habitants (53 %) vit dans des logements d’une ou deux pièces, 42 % n’ont toujours ni baignoire ni douche135 et plus du tiers n’ont pas de WC à l’intérieur de leur logement. D’après Jean-Pierre Lévy (1992), sept ans plus tard (en 1982), plus de la moitié des logements ne sont toujours pas aux normes de confort dans la plupart des îlots du quartier. Le quartier est en outre frappé par la crise économique : entre 1976 et 1982, la ville perd 50 % de ses emplois industriels, soit 6000 emplois, dont 4000 sont localisés dans le Bas Montreuil. Elle perd à nouveau 28 % de ses emplois industriels entre 1982 et 1987, qui ne sont pas compensés par la croissance du secteur tertiaire (Toubon et alii, 1990)136.

A partir de 1975 et jusqu’à à la fin des années 1990, le quartier connaît alors simultanément un déclin démographique – entre 1975 et 1999, il perd plus de 10 % de sa population totale – et un important renouvellement de sa population. En 1990, 41 % des habitants recensés dans le quartier n’habitaient pas Montreuil en 1982 ; en 1999, à nouveau 39 % des habitants du quartier sont des néo-montreuillois. Si le déclin démographique est une tendance partagée avec l’ensemble de la ville et de la petite couronne137, le renouvellement du peuplement est nettement plus prononcé dans le Bas Montreuil que dans le reste de la commune, où la part de migrants externes ne dépasse pas 32 % en 1990 comme en 1999138.

Tableau 2-7 : Evolution de la population totale, Bas Montreuil et Montreuil, 1975-2006
  1975 1982 1990 1999 2006
Bas Montreuil 24520 n.d. 23019 22023 25239
Montreuil 96175 94140 94773 90735 101587

source : Insee, Recensements de la population 1975 à 2006 (exploitation principale)
n.d. : donnée non disponible pour 1982 en raison des fluctuations dans le découpage des quartiers (cf. annexe 2)
Depuis 1999, la reprise démographique très vigoureuse qui s’est fait jour dans tout le centre de l’agglomération parisienne139 et qui touche l’ensemble de la ville (la croissance de la population est de + 12 % entre 1999 et 2006) s’est manifestée dans le Bas Montreuil encore plus vivement qu’ailleurs : le quartier regagne 14,6 % d’habitants et comble en sept ans le déficit démographique creusé depuis 1975. Dans cette reprise démographique, l’installation de migrants externes demeure plus importante que dans le reste de la ville : un quart des habitants du quartier sondés entre 2000 et 2006 habitaient cinq ans auparavant dans une autre commune (contre un cinquième dans le reste de la ville).

Ce renouvellement du peuplement est allé de pair avec une amélioration de la taille et du confort des logements. En 1990, encore 17 % des logements n’avaient pas de WC intérieurs et 18 % n’avaient ni douche ni baignoire. En 2006, 91 % des logements ont désormais une salle de bain équipée d’une baignoire ou d’une douche140. Les petits logements restent encore majoritaires, mais la part des grands logements a significativement augmenté (23 % ont au moins 4 pièces) ; la réunion de petits appartements semble avoir été assez fréquente dans les logements anciens afin d’accueillir des ménages familiaux (Tartarin, 2003). Marion Tartarin estime ainsi que sur la croissance de 20 % du nombre de résidences principales de 5 pièces et plus entre 1990 et 1999, 60 % est d’origine « spontanée », c'est-à-dire relève de l’extension de pavillons (qu’elle estime à environ 300 au vu des permis de construire déposés, sachant que les travaux réalisés sans permis ne sont pas rares141) ou de la fusion d’appartements (environ 35 selon les mêmes sources). « La stabilité des chiffres d’année en année suggère que le phénomène d’agrandissement des pavillons est durable et qu’il engendre des transformations importantes du bâti existant » (Tartarin, 2003, p. 21). Ces travaux entraînent en effet la création de surfaces habitables importantes : les permis délivrés pour agrandissement sur cette période concernaient en moyenne 48 mètres carrés de surface supplémentaire. Cela passe soit par la création d’une ou plusieurs pièces supplémentaires, contiguës à la maison, soit par des surélévations et/ou aménagement de combles, soit par la construction de vérandas (de fait, ces opérations sont fréquentes parmi nos enquêtés).

La population du quartier s’est nettement rajeunie, à la fois sous l’effet de la mortalité des habitants âgés et de l’afflux de ménages jeunes, parfois accompagnés d’enfants : en 1990 comme en 1999, un nouvel habitant sur cinq est un enfant de moins de 15 ans et près d’un sur deux (45 %) est âgé de 25 à 39 ans. La part des enfants de moins de 15 ans dans la population passe ainsi de 14 à 18 % entre 1975 et 1999 ; inversement le poids des plus de 60 ans diminue de 23 à 15 % sur la même période. Il a continué de décroître entre 1999 et 2006, alors que de nouvelles tendances apparaissaient : le poids des 0-14 ans et des 30-44 ans a légèrement fléchi, tandis que celui des 15-29 ans et des 45-60 ans a légèrement augmenté ; les jeunes migrants d’hier ont vieilli sur place, ou ont été rejoints ou remplacés par des migrants un peu plus âgés.

Graphique 2-5 : Evolution de la part de chaque tranche d’âge dans la population totale,
Graphique 2-5 : Evolution de la part de chaque tranche d’âge dans la population totale, Bas Montreuil, 1975-2006

Source : Insee, Recensements de la population 1975 à 2006 (exploitation principale)

Si le quartier accueille plutôt plus de jeunes adultes et moins d’enfants que le reste de la ville, il apparaît nettement plus familial que le quartier des Pentes (des enfants sont présents dans un tiers des ménages). Les ménages d’une personne sont néanmoins très fréquents (42 % des ménages), plus que dans le reste de la ville.

Graphique 2-6 : Pyramides des âges en 2006, Bas Montreuil et 1
Graphique 2-6 : Pyramides des âges en 2006, Bas Montreuil et 1er arrondissement de Lyon

Source : Insee, Recensement de la population 2006 (exploitation principale)

Le renouvellement de la population s’est accompagné d’une nette élévation des niveaux de diplôme dans le quartier. Au début des années 1980142, la population bas-montreuilloise n’est pas plus diplômée que celle du reste de la ville, et elle l’est beaucoup moins que la moyenne de la population parisienne ou même francilienne : plus de 70 % des adultes non scolarisés n’ont aucun diplôme ou ont un CEP ou un BEPC (53 % en moyenne en Ile-de-France), et dix fois moins, environ 7,5 %, sont titulaires d’un diplôme du supérieur (16 % en Ile-de-France) ; environ 20 % ont un CAP, un BEP ou le Bac (31 % en Ile-de-France). Comme on peut le voir sur le graphique 2-7, en 1990 la population du Bas Montreuil est toujours similaire à celle de l’ensemble de la ville, les non diplômés étant encore très nombreux ; mais elle entame une évolution nettement plus rapide : forte croissance de la part des plus diplômés, forte baisse de la part des moins diplômés.

Graphique 2-7 : Population de 15 ans et plus non scolarisée selon le niveau de diplôme,
Graphique 2-7 : Population de 15 ans et plus non scolarisée selon le niveau de diplôme, Bas Montreuil et ensemble de Montreuil, 1990-2006

Source : Insee, Recensements de la population 1990 à 2006 (exploitation principale)

En 2006, le profil de la population du Bas Montreuil en termes de niveaux de diplômes s’est ainsi rapproché de celui de l’Ile-de-France et éloigné de celui des autres Montreuillois, notamment en raison de la croissance très rapide des diplômés d’un niveau supérieur à Bac+2 dont le poids a triplé entre 1990 et 2006, passant de 7 à 21 %.

Graphique 2-8 : Structure des niveaux de diplôme dans la population non scolarisée
Graphique 2-8 : Structure des niveaux de diplôme dans la population non scolarisée de 15 ans et plus, Bas Montreuil, reste de Montreuil et Ile-de-France, 2006

Source : Insee, RP 2006, exploitation principale

La différence de rapidité des transformations dans le Bas Montreuil par rapport à l’ensemble de la ville est encore plus marquée en ce qui concerne la structure socioprofessionnelle. En 1968, le Bas Montreuil est le quartier de la ville où l’on compte le moins de cadres moyens et supérieurs (les deux catégories réunies rassemblent seulement 13,4 % des actifs, 15,7 % dans la commune). Mais, dès 1975, la structure socioprofessionnelle du quartier se déforme, avec une baisse très rapide de la part des ouvriers et une hausse symétrique de la part des professions intermédiaires et des cadres et professions intellectuelles supérieures143.

Tableau 2-8 : Structure de la population active occupée selon la PCS, Bas Montreuil et ensemble de Montreuil, 1975, 1990 et 2006 (en % du total des actifs occupés)
    artisans, commerçants, chefs d'entreprise cadres, professions intellectuelles supérieures professions intermédiaires employés
 
ouvriers
 
Bas Montreuil 1975 6% 5% 13% 33% 42%
1990 7% 16% 21% 28% 27%
2006 4% 27% 28% 25% 16%
 
Montreuil 1975 6% 6% 16% 31% 42%
1990 5% 12% 22% 31% 29%
2006 4% 20% 26% 31% 19%

Source : Insee, Recensements de la population 1975 (dépouillement exhaustif), 1990 et 2006 (exploitation complémentaire)

Graphique 2-9 : Evolution de la part des professions intermédiaires, cadres et professions intellectuelles supérieures et de la part des ouvriers et employés parmi les actifs occupés,
Graphique 2-9 : Evolution de la part des professions intermédiaires, cadres et professions intellectuelles supérieures et de la part des ouvriers et employés parmi les actifs occupés, Bas Montreuil et ensemble de Montreuil, 1975-2006*

Source : Insee, Recensements généraux de la population 1975 (dépouillement exhaustif), 1990, 1999, 2006 (exploitation complémentaire). *Données non disponibles pour 1982 en raison des changements de découpage du quartier (cf. annexe 2)

En 1990, le profil socioprofessionnel des habitants du Bas Montreuil est encore très proche de celui de l’ensemble des Montreuillois. La part des ouvriers a chuté plus rapidement dans le Bas Montreuil qu’ailleurs, mais en 1990 ils y ont encore presque le même poids (27,4 % contre 29 % dans l’ensemble de la ville). La part des employés a diminué alors qu’elle restait stable dans l’ensemble de la ville, mais elle reste également comparable en 1990 (28,3 % contre 31,4 %). La part des professions intermédiaires a augmenté légèrement plus vite dans le Bas Montreuil que dans l’ensemble de la ville, mais elle y reste encore inférieure (20,8 % contre 21,9 %). Seul le poids des cadres et professions intellectuelles augmente beaucoup plus vite dans le Bas Montreuil que dans le reste de la ville : encore inférieur à leur poids moyen dans la ville en 1975, il le dépasse de 4 points en 1990 (16,3 % contre 12,4 %). Ajoutons que les artisans, commerçants et chefs d’entreprise se sont mieux maintenus dans le quartier qu’ailleurs dans la ville.

Mais les évolutions sont d’emblée beaucoup plus rapides dans le Bas Montreuil, qui s’éloigne du profil du reste de la commune et se rapproche de celui de la région capitale. L’hémorragie d’habitants qui touche l’ensemble de la ville entre 1990 et 1999 n’est (partiellement) compensée que dans le Bas Montreuil, par l’afflux d’une population plus qualifiée qui permet de limiter la baisse du nombre d’actifs occupés (- 7,9 % dans le Bas Montreuil, - 14,3 % en moyenne dans la ville). Ainsi, entre 1990 et 1999, alors que la chute des effectifs ouvriers est partout très importante (- 35,5 % en moyenne dans le quartier comme dans la ville), elle est partiellement contrebalancée dans le Bas Montreuil par une croissance des actifs des catégories supérieures : + 16,6 % de cadres et professions intellectuelles supérieures, + 18,4 % de professions intermédiaires. Dans les autres quartiers de la ville, le nombre de cadres n’augmente en moyenne que de + 3,6 % et le nombre de professions intermédiaires diminue de 4 %.

Un seuil symbolique est franchi à la fin des années 1990 dans le Bas Montreuil, les actifs des classes moyennes et supérieures devenant plus nombreux que les actifs des classes populaires (artisans commerçants et chefs d’entreprises mis à part) ; ce seuil n’est pas encore atteint en 2006 dans le reste de la commune. Pourtant, depuis 1999, la croissance des cadres et des professions intermédiaires, qui s’est encore accélérée dans le Bas Montreuil, s’est diffusée à l’ensemble de la commune à un rythme extrêmement soutenu : en sept ans, le nombre de cadres et de professions intellectuelles supérieures occupés a crû de 53,3 % et le nombre de professions intermédiaires occupées de 23,2 %, et ce aussi bien dans le quartier que dans l’ensemble de la ville.144 Ces chiffres, qui mesurent des taux de croissance à partir d’effectifs très différents, sont à prendre avec précaution ; ils indiquent néanmoins trois tendances nouvelles. Tout d’abord, ils manifestent une croissance extrêmement rapide du nombre d’actifs qualifiés145. Deuxièmement, ils montrent une diffusion de la croissance des actifs les plus qualifiés à l’ensemble de la ville, qu’illustrent bien les deux cartes ci-dessous (carte 2-10). Enfin, la croissance des cadres et professions intellectuelles supérieures est, sur cette dernière période, deux fois plus rapide que celle des professions intermédiaires.

Tableau 2-9 : Taux de croissance annuel des actifs occupés selon la PCS, 1990-1999 et 1999-2006, Bas Montreuil et ensemble de Montreuil
  Cadres, professions intellectuelles supérieures Professions intermédiaires Total de la population active occupée
  1990-1999 1999-2006 1990-1999 1999-2006 1990-1999 1999-2006
Bas Montreuil +1,8% +7,6% +2,0% +3,3% -0,9% +2,6%
Montreuil +0,4% +7,6% -0,4% +3,3% -1,6% +2,3%

Source : Insee, Recensements de la population 1990 à 2006 (exploitation complémentaire)

La gentrification du Bas Montreuil semble donc d’une certaine façon avoir ouvert la voie à une transformation sociale profonde de l’ensemble de la ville. Dans les cartes ci-dessous, les seuls secteurs où le nombre de cadres ne croît pas, ou très faiblement, sont presque tous des secteurs où plus de la moitié des logements sont en location HLM.

Carte 2-10 : Evolution du
Carte 2-10 : Evolution du nombre d’actifs occupés cadres et professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires, Montreuil, 1990-1999 (à gauche) et 1999-2006 (à droite) (en %)

Source : Insee, Recensement de la population 1990, 1999, et 2006, exploitation complémentaire

Au sein du quartier, la gentrification s’est diffusée du centre (les abords de la place de la République, au sud de la rue de Paris) et du secteur des Guilands (Iris situé au Nord) vers le Sud, vers la Croix de Chavaux à l’Est et la porte de Montreuil à l’Ouest (avec une légère spécialisation socio-spatiale, les cadres et professions intellectuelles supérieures se dirigeant davantage vers le Sud, tandis que les abords de la Porte de Montreuil attirent davantage de professions intermédiaires) (carte 2-11). Aujourd'hui les Iris le ratio entre le nombre d’actifs occupés cadres et professions intermédiaires et le nombre d’ouvriers et employés est maximal dans les Iris qui bordent Vincennes et la Croix de Chavaux, ainsi que dans les Guilands. Ce ratio est toutefois très inférieur à celui relevé dans la plupart des Iris des Pentes : il ne dépasse pas 1,6 et il est encore favorable aux catégories populaires dans trois Iris de l’Ouest du quartier.

Carte 2-11 : Evolution du ratio entre le nombre d’actifs occupés cadres, professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires et le nombre d’actifs occupés employés et ouvriers, Bas Montreuil, 1990,1999 et 2006
Carte 2-11 : Evolution du ratio entre le nombre d’actifs occupés cadres, professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires et le nombre d’actifs occupés employés et ouvriers, Bas Montreuil, 1990,1999 et 2006

Source : Insee, Recensements de la population 1990, 1999 et 2006 (exploitation complémentaire)

Au total, les transformations du quartier sont conformes à l’évolution générale de l’Ile-de-France (croissance continue du salariat qualifié tertiaire et chute de l’emploi industriel) et rapprochent le Bas Montreuil du profil de la région capitale ; le reste de la commune semble avoir récemment rejoint le quartier dans cette évolution. Mais les évolutions de la population du Bas Montreuil ne sont pas simplement assimilables au mouvement général d’embourgeoisement de l’agglomération parisienne. Comme dans les Pentes des années 1990, elles s’articulent avec une forte précarité et des inégalités croissantes.

Notes
135.

De ce point de vue, le Bas Montreuil ressemblait au 20e arrondissement de Paris, où en 1975 encore 40 % des habitants n’ont ni douche ni baignoire dans leur logement.

136.

La perte est de -19% pour l’ensemble de la petite couronne, - 24 % pour la Seine-Saint-Denis (Toubon et al., 1990).

137.

La décennie 1990-1999 est marquée par une crise démographique dans le centre de l’agglomération parisienne et de croissance des communes de la deuxième couronne. A titre indicatif, Paris perd 1,3 % d’habitants et Montreuil plus de 4 %. Cette chute est due à un solde migratoire très déficitaire non compensé par les naissances : à Montreuil, où la perte est l’une des plus importantes de la petite couronne, ce sont près de 12000 habitants qui quittent la ville entre 1990 et 1999 pour s’installer ailleurs.

138.

Le plus faible taux de renouvellement du peuplement peut s’expliquer en partie par la part de HLM plus élevée que dans le Bas Montreuil : on sait que la rotation est structurellement plus faible dans le parc HLM que dans le secteur privé. En revanche les HLM du Bas Montreuil sont en grande majorité construits au cours des années 1980 et 1990 : ils génèrent donc plutôt des nouvelles arrivées qu’une stabilité du peuplement.

139.

Dans le centre de l’agglomération parisienne (Paris et les trois départements de la petite couronne), la progression démographique moyenne a été de + 40 700 habitants par an entre 1999 et 2005, contre + 2 700 habitants par an entre 1990 et 1999 (Apur, 2007).

140.

Ces taux d’équipements sont similaires à ceux du 20e arrondissement de Paris

141.

« Beaucoup de travaux de faible importance, notamment s’ils ne modifient pas le volume de la construction, échappent à une observation des autorisations officielles (…) on peut supposer que le facteur de visibilité joue un rôle très important dans la décision de déclarer ou non les transformations projetées. » (p.22) L’augmentation de la surface habitable d’un pavillon par le creusement du vide sanitaire de la maison, qui permet de gagner en hauteur de plafond au sous-sol et de mettre à profit cette superficie, est une option alternative à la surélévation de la toiture ; invisible de l’extérieur, elle permet de passer outre la demande de permis de construire et l’incertitude sur son obtention et d’éviter l’augmentation des taxes locales.

142.

En l’absence de cette donnée pour 1975, nous nous basons ici sur les données de 1982, bien qu’elles concernent un secteur plus large que le quartier du Bas Montreuil tel que nous l’avons défini (cf. annexe 2).

143.

Ces tendances sont encore accentuées sur le graphique 2-9 par la prise en considération (pour des raisons de disponibilité des statistiques) de la seule population active occupée, dans laquelle la part des ouvriers est plus faible que parmi l’ensemble des actifs. En outre la structure socioprofessionnelle selon la PCS du chef de ménage ferait sans doute apparaître une évolution un peu moins rapide : la prise en compte de tous les actifs donne plus de poids aux couples bi-actifs, sans doute plus nombreux parmi les catégories moyennes et supérieures.

144.

La croissance des cadres ayant un emploi est de 31% en France métropolitaine et de 28% en Ile-de-France ; celle des professions intermédiaires est de 18% en France métropolitaine et de 12% en Ile-de-France.

145.

A titre de comparaison, la quartier de la Bastille, emblématique de la gentrification parisienne, a vu son nombre de cadres actifs croître de + 154 %... en 45 ans (entre 1954 et 1999) (taux de croissance des « professions libérales et cadres supérieurs » dans le quartier « Sainte-Marguerite »).