3. Accepter le Bas Montreuil

Soulignons pour commencer que la plupart des gentrifieurs que nous avons rencontrés ont davantage « accepté » le Bas Montreuil sous la contrainte financière qu’ils ne l’ont choisi ; s’ils s’y sont installés, c’est avant tout pour les biens immobiliers qu’ils ont pu y acquérir ou y louer. Nous allons donc nous pencher sur ce qui a fait non pas l’attractivité du quartier mais son « acceptabilité » en regardant d’abord, comme pour les Lyonnais, quelles représentations nos enquêtés avaient des différents espaces de l’agglomération parisienne qu’ils connaissent (de près ou de loin) et comment le Bas Montreuil prend place dans cet ensemble, puis en étudiant de plus près l’effet de la constitution d’une image négative des « banlieues » au cours de la période qui nous intéresse (fin des années 1980, années 1990). « Pionniers » et « convertisseurs » partagent ici nombre de représentations ; nous les distinguerons seulement lorsque ces catégories seront éclairantes (principalement dans le deuxième point concernant l’ « effet-banlieue »).