1. Une demande particulière : « valoriser quelque chose »

Ca se présentait comment, quand t’as acheté ?
C’était une ruine. Il n’y avait pas l’eau, pas le gaz, pas l’électricité. Tout pourri. Vraiment, tout pourri. (Julien)
Et les autres trucs que vous aviez visités, ils étaient comment ?
Rien n’était aussi pourri ! (Hugo)’

Nous avons vu ce qui, au tournant des années 1980-1990, poussait les « pionniers » vers des locaux d’activité et des biens immobiliers à la fois vastes et dégradés, se prêtant à une reconversion : des projets résidentiels et professionnels spécifiques – habiter à plusieurs familles, offrir un lieu de solidarité professionnelle aux artistes, travailler groupés, etc. Dès cette période, se présentent aussi dans le Bas Montreuil un certain nombre de gentrifieurs n’ayant pas de projet résidentiel spécifique et qui se tournent pourtant vers le même type de biens, des locaux d’activité désaffectés, des entrepôts, des pavillons délabrés qu’il souhaitent acheter et transformer. Nous allons essayer d’éclairer les ressorts de ces choix. Avant cela, il est utile de les situer dans l’ensemble des transactions effectuées à cette période : si ces acquisitions-transformations parfois spectaculaires ont été largement médiatisées et ont largement contribué à changer l’image du quartier, elles restent des opérations très spécifiques, y compris parmi les gentrifieurs.