Annexe 1. Délimitation du quartier des Pentes de la Croix-Rousse pour les traitements statistiques

‘« L’individualisation d’un secteur de la ville peut être renforcée par diverses caractéristiques physiques qui en font un site aux limites fortement soulignées par la présence d’un cours d’eau, d’une voie ferrée, d’artères à grande circulation, de terrains vagues, etc… Quand la netteté des contours se combine avec une originalité architecturale aisément perceptible et la présence de divers monuments ou emblèmes locaux, l’identité du quartier s’impose avec force à tous les citadins, et leur fournit des repères pour qualifier non seulement le lieu mais aussi ses habitants » (Grafmeyer, 1991, p. 12)’

Les Pentes de la Croix-Rousse illustrent bien ce cas pourtant rare décrit par Yves Grafmeyer : bordé par deux fleuves, défini par leur topographie spécifique entre l’ancienne Presqu’île marécageuse et le plateau, ce territoire présente également une architecture homogène issue d’une histoire commune… Seul ce dernier point pourrait être nuancé par l’opposition Est / Ouest déjà évoquée : à l’Ouest, les immeubles canuts sont mêlés à d’autres constructions, notamment religieuses, et le bâti est moins dense. Certains auteurs définissent d’ailleurs les Pentes comme un secteur plus étroit, localisé dans la moitié Est du coteau (par exemple Authier (dir.), 2001). Nous avons pour notre part retenu une définition large, englobant l’ensemble du coteau, du Rhône jusqu’à la Saône (même si, de fait, la majorité des enquêtés rencontrés résident à l’Est) ; le quartier ainsi retenu couvre une population comparable à celle du Bas Montreuil (environ 25 000 habitants). Le quartier ainsi défini compte environ 25 000 habitants et s’étend sur près de 2 km d’Est en Ouest et environ 350 m du Nord au Sud. Il ne constitue donc pas un espace de pratiques quotidiennes, ni une « unité de vie collective » (Gramfeyer, 1991, p. 17) ; il offre en revanche un cadre de référence auquel sont associées des images spécifiques. Ainsi délimité, il présente aussi l’avantage d’être relativement comparable au « quartier » du Bas Montreuil tel que nous l’avons défini (cf. annexe 2), qui compte également environ 25 000 habitants et s’étend sur 1,6 km d’Est en Ouest et environ 1,4 km du Nord au Sud.

En ce qui concerne la description des évolutions des années 1960 aux années 2000, les difficultés rencontrées pour obtenir des données à l’échelle infracommunale pour les recensements antérieurs à 1990 nous ont conduit à privilégier la cohérence d’un recensement à l’autre plutôt que la précision géographique. Nous avons donc considéré l’ensemble du 1er arrondissement comme approximation des Pentes de la Croix-Rousse, puisque ces deux entités ne diffèrent que de deux IRIS. L’un des deux, « Louis Pradel », est extrêmement peu peuplé : il comporte la mairie, l’opéra, des services municipaux et l’Insee y dénombre 53 habitants en 2006. L’autre Iris, « Terreaux - Bât d’Argent » couvre en revanche une surface plus grande et compte 3812 habitants en 2006. En tout, le quartier des Pentes représente 86 % de la population du 1er arrondissement. La prise en compte de la totalité du 1er arrondissement a eu tendance à surévaluer légèrement la part des cadres supérieures et des plus diplômés, en tous cas pour les recensements où il nous a été permis de le contrôler (1990 à 2006).

Sur la carte A1-1, on retrouve donc en bleu la délimitation de l’ensemble du 1er arrondissement de Lyon, unité de référence pour l’analyse de l’évolution du quartier entre les recensements de 1968 à 2006 (chapitre 2, section 2). En rouge, apparaît le quartier des Pentes, unité privilégiée pour toutes les informations statiques postérieures à 1990 et pour l’analyse des flux de migrants et d’acquéreurs de logements (chapitre 2, section 3). C’est aussi dans ce périmètre que nous avons « choisi » nos enquêtés pour les entretiens.

Carte A1-1 : Délimitations des Pentes de la Croix-Rousse adoptées pour les traitements statistiques
Carte A1-1 : Délimitations des Pentes de la Croix-Rousse adoptées pour les traitements statistiques