4. Vers la constitution d’un Savoir Minimum Statistique (ou SMS)

Pourquoi ambitionner l’idée de la constitution d’un Savoir Minimum de Statistique ? Pour trois raisons essentielles : le recentrage sur les particularités de cet apprentissage en le démarquant de celui des mathématiques, le repérage potentiel des compétences à attendre des élèves et à communiquer à tout enseignant sensibilisé à la question de l’enseignement de la statistique à l’école primaire, et enfin l’apport indispensable d’éléments en vue de l’élaboration de grilles d’analyse des manuels scolaires, attendues pour les études engagées à l’intérieur de la partie 3 de cette étude.

Jean-Claude Duperret (DUPERRET, 2001, p. 10), dans son ouvrage intitulé “Des statistiques à la pensée statistique”, expose, selon lui, les trois niveaux successifs de connaissance de la statistique, par lesquels doivent passer les élèves au collège :

Ce que résume l’auteur : « les trois étapes que j’ai décrites ci-dessus concourent à la formation de la “pensée statistique” : gérer un grand nombre d’informations et les synthétiser, comparer des ensembles d’informations, modéliser mathématiquement ces informations pour en tirer des conclusions “vraisemblables” et “probables” comme outils d’aide à la décision. »

Nous nous placerons donc dans cette logique pour préparer le passage de l’école élémentaire au collège, en prenant pour objectif de confronter les élèves à la statistique descriptive. Nous réfléchirons à l’élaboration d’un SMS en deux étapes : la première nous permettra de pointer quelques objets statistiques fondateurs, travaillés sur le plan didactique par les chercheurs pour en faire émerger les difficultés déjà recensées, la seconde nous guidera dans l’obligation de se situer dans une logique d’apprentissage scolaire de la statistique. Nous formulons l’hypothèse ici, que cette dernière s’articule autour de trois entrées majeures : l’inscription dans la logique du cursus des apprentissages de l’élève à l’intérieur des programmes de l’école élémentaire, la distinction d’avec une forme d’automatisation scolaire des procédures mathématiques engagées par eux jusqu’ici, et enfin, l’effet de la pratique régulière, en classe, de tableaux dits “à double entrée”, qui accompagnent de leurs présence les élèves depuis l’école maternelle.