Pour les pays physiquement atteints, les pertes matérielles faisant suite au tsunami sont énormes : les conséquences économiques du tsunami sont donc à craindre. La pêche, l'agriculture et l'aquaculture sont trois secteurs particulièrement touchés, mais c'est avant tout la pêche qui retient l'attention de la chaîne. Dans le discours de TF1, la perte des bateaux et des engins de pêche ainsi que la mort de nombreux pêcheurs morts constituent trois sources d'inquiétude. Concernant l’agriculture, 40 000 hectares de rizières ont été détruits, d’après la FAO : « Selon la FAO, cinq années seront nécessaires pour remettre sur pied le secteur agricole et celui de la pêche »84. Cultures et terres agricoles touchées par la contamination des sols se cumulent à la destruction des moyens de récolte et de distribution. De manière générale, de nombreuses régions ont été entièrement détruites et les scientifiques attestent de changements importants : « Résultat, dans la région de l'épicentre, des experts américains ont observé une modification du paysage »85, « Selon les experts thaïlandais, l'île de Phuket a été déplacée de 32 centimètres »86. Selon les journalistes, toute une topographie est donc à ré-envisager après la catastrophe. C’est une information importante qui dramatise les conséquences du tsunami. L'emploi du futur souligne une affirmation de la part du journaliste: « En revanche, y aura des conséquences...euh...sur la topographie du terrain»87. Celui-ci étoffe son propos en précisant les différences observées à travers l'emploi de verbes exprimant des mouvements et des modifications de l'espace : « y a eu des mouvements, des îles qui vont peut-être disparaître, d'autres qui vont se déplacer, d'autres vont remonter en hauteur, bref il faudra refaire des mesures topographiques pour refaire les cartes de la région » 88 , « "Le trait de côte, a été complètement modifié. Des îles, ont disparu, ont été complètement englouties, submergées. Et on voit à l'intérieur des terres, un décapage total des surfaces. Donc là c'est vraiment cataclysmique, c'est… c'est des…un événement d'une violence inouïe puisque les vagues sont rentrées de plusieurs kilomètres, ont donc modifié le trait de côte, rasé complètement les maisons, c'est…ça doit être l'enfer quelque part"»89, ces conséquences géographiques sont rapidement appliquées à la sphère sociale puisque l'on envisage (« probablement ») les répercussions sur l'homme : « Déjà, certaines îles des Maldives, qui ont été évacuées après le raz de marée, ne seront probablement, plus habitées»90.
L'expression utilisée par l'un des journalistes exprime d'ailleurs la peur des conséquences possibles sur le climat : « J'vous rassure, l'axe est revenu en place, c'était infime, ça a quand même été mesuré par des satellites d'observation euh...et cela n'aura pas de conséquences pour la planète notamment au niveau du climat»91. Fabrice Collaro évoque ici l’axe de rotation de la terre. Ce mouvement de rotation structure les saisons. La peur constitue ici une forme négative d’imaginaire politique.
La faune et la flore ont subi de lourds dégâts : «Et dix jours après ce séisme sous-marin, on découvre peu à peu les dégâts infligés notamment à la flore marine. Ainsi il faudra des décennies pour que les récifs coralliens se reconstituent, en mer des Andaman, cette mer très prisée des plongeurs du monde entier»92. Ces dégâts posent un double problème : d'abord parce qu'il faudra du temps pour y remédier (« des décennies ») et ensuite parce que le tourisme dépend de la nature (« prisée »). Les conséquences écologiques sont avant tout liées à l'économie puisque la Thaïlande a fait du tourisme l'une de ses priorités. L’une des conséquences du tsunami est aussi le dépôt de matériaux marins (sable, sel) sur les végétations, qui s’en trouvent endommagées ou détruites, mais ce sont des points non abordés par la chaîne.
‘« Il peut en découler [des catastrophes] des pertes de biodiversité, une diminution calamiteuse de la productivité biologique à la suite des dérèglements de flux de l'énergie et/ou du cycle de la matière et en conséquence de ressources naturelles biologiques. Enfin, elles peuvent conduire à des dégradations irréversibles conduisant à la destruction des écosystèmes qu'elles affectent»93.’Lancement du sujet n°3 diffusé le 17 janvier 2005.
Sujet n°23 de Carole VENUAT, diffusé le 28 décembre 2004
Sujet diffusé le 23 février 2005.
FAO : Food and Agriculture Organization.
Sujet n°24 de Fabrice COLLARO, diffusé le 28 décembre 2004.
Discours extrait du sujet n°8 de Jacques RIEG-BOIVIN, diffusé le 6 janvier 2005.
Sujet n°13 de Marie-Claude SLICK, diffusé le 10 janvier 2005.
Sujet n°24 de Fabrice COLLARO, diffusé le 28 décembre 2004.
Brève du 4 janvier 2005.
RAMADE (2006), op.cit., p.5