Au delà des dommages causés sur les paysages, de nombreux lieux sacrés ou historiques ont été détruits, ainsi que des lieux faisant partie du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO, comme la ville de Galle au Sri Lanka ou le Temple du Soleil à Konarak, en Inde. Ce sont donc les identités historiques et culturelles qui sont touchées en plein cœur. Les lieux de culte, ou les symboles de religion sont souvent mis en avant dans les reportages du corpus. La plupart du temps, ils sont présentés comme des éléments miraculeusement sauvés de la catastrophe. C'est le cas dans un reportage diffusé le 28 mars 2005 où une personne interviewée, ainsi que la journaliste, décrivent un paysage presque entièrement détruit par la vague, à l'exception d'un élément : « […] “Y a plus rien. La seule chose qui ait pas bougé, c'est Bouddha. A un mètre autour y a rien eu, il a même pas été détérioré, absolument rien, il est resté tel quel” Bouddha, est aujourd'hui l'unique habitant de l'île, tous les autres ont été évacués »94. À l'écoute des paroles de la bénévole du Secours Populaire interrogée, transparaît l'idée selon laquelle la catastrophe n'a épargné qu'une seule chose : la statue d'un bouddha. L'opposition entre « rien », « seule » et « unique » met en avant la dimension miraculeuse sur laquelle TF1 insiste. Le capital touristique de certaines régions est ainsi profondément affecté, aussi bien dans l’esprit que physiquement. Si le séisme de Sumatra n'est pas le plus grave, en termes d'intensité ou de conséquences, il est l'un des plus désastreux à l'échelle du siècle.
Sujet n°4 de Michèle FINES, diffusé le 28 mars 2005. Extrait de l'interview de Claudine COCHETEAU, bénévole du Secours Populaire.