10.3 L’ONU et les ONG : au cœur du rapport Nord-Sud

Les organisations rassemblant pays du Nord et du Sud sont le symbole de la conflictualité qui les oppose. Elles sont le lieu d’une confrontation entre le Nord et le Sud. En tête de celles-ci, l'on retrouve l'Organisation des Nations Unies (ONU), fondée en 1945. Nord et Sud y sont représentés mais ne bénéficient pas d'un pouvoir équivalent. L'ONU a institué une multitude d'organismes, dont beaucoup œuvrent en faveur du Sud. Parmi ceux qui sont cités par TF1 lors du tsunami, on retrouve l'UNICEF ou l'OMS. En tant qu'organisation internationale, l'ONU tient un rôle de premier plan puisqu'elle est au centre des relations internationales. C'est elle qui prend la direction des opérations humanitaires. Le fait que les USA acceptent finalement d'intégrer le dispositif, souligne d'abord l'importance de l'ONU sur le plan de la coopération internationale mais également le fait que les états du Nord sont dans une forme de course à la solidarité. Le représentant principal des Nations Unies est alors leur secrétaire général, Kofi Annan, qui tente de coordonner l'action internationale : « Kofi Annan a demandé aux pays donateurs d'honorer leurs promesses »513. Le rôle de l'organisation est d'évaluer les besoins sur place « Partout dans le monde, les Nations Unies ont donc chiffré à près d'un milliard de dollars l'aide d'urgence nécessaire aux régions sinistrées », de favoriser l’aide d’urgence « l’approvisionnement en nourriture est, lui, régulier. Les Nations Unies disent avoir deux mois de stock mais ces populations resteront dépendantes de l’extérieur bien plus longtemps »514, puis la reconstruction et la réhabilitation « Les Nations Unies ont annoncé qu’elles avaient décidé de créer un système d’alerte mondiale aux catastrophes naturelles »515. Toutefois, la catastrophe du 26 décembre 2004 a été révélatrice du manque de préparation face à de telles situations dans la mesure où certains efforts fournis n'ont pas eu l'effet escompté, bien au contraire. Deux exemples sont donnés par la chaîne. Le premier concerne l'argent injecté au Sri Lanka et qui, d'une certaine manière, a relancé la crise entre les rebelles tamouls et le gouvernement. La répartition des aides a suscité des tensions. Le second exemple concerne les dons de bateaux fait aux pêcheurs sri lankais : «les ministres de la pêche de l'Union Européenne, ont décidé d'envoyer dans les zones touchées »516. Le surplus d'embarcations pourrait entraîner une surpêche qui, à terme, aurait des conséquences écologiques dramatiques «Un engagement efficace, peut-être même trop. Selon l'ONU, le rythme de livraison des différentes associations est tellement soutenu, qu'il y aura bientôt au Sri Lanka un excédent de 4000 embarcations. Avec pour corollaire le risque d'épuisement des ressources et alors que le reste de la filière pêche a été jusqu'ici délaissé »517. Le tsunami a donc été l'occasion de repenser le fonctionnement de l’ONU, en particulier dans le cadre de situations aussi exceptionnelles.

Notes
513.

Ouverture du journal du 6 janvier 2005.

514.

Sujet n°5 de Sylvie PINATEL, diffusé le 6 janvier 2005.

515.

Ouverture du journal du 19 janvier 2005.

516.

Brève du 24 janvier 2005.

517.

Sujet diffusé le 30 juin 2005.