11.5 Thaïlande : une démocratie instable

D'une superficie de 514 000km2, le Royaume de Thaïlande compte près de 67 764 000 habitants et est divisée en 76 provinces (changwads). La population est constituée de Thaïs, de Chinois, de Malais ainsi que de Khmers, de Môns, de Vietnamiens et de groupes montagnards. Les Thaïs représentent les 4/5 de la population totale, leur domination étant à la fois politique, économique, linguistique et culturelle. La religion principale est le bouddhisme (95%), suivie de l'islam (4%), de l'hindouisme, du sikhisme, du christianisme et du taoïsme. Pendant des siècles, la Thaïlande fut une monarchie absolue avant de devenir une monarchie constitutionnelle et parlementaire après la révolution de juin 1932 conduite par PridiPhanomyong. Le pays, anciennement nommé Siam, change officiellement de nom en 1949 sous l'impulsion du chef de gouvernement Phibun Songkram. La traduction de ce nom serait « terre des hommes libres » ce qui rappelle qu’il s’agit du seul pays d'Asie du Sud-Est à ne pas avoir été colonisé, bien qu’il ait été longtemps convoité par les Français et les Britanniques. L'histoire politique contemporaine de la Thaïlande se caractérise par une série de coups d'état (dix-sept depuis 1945) et de batailles pour le pouvoir entre les civils et les militaires. La Thaïlande est un allié privilégié des États-Unis en Asie, et ce depuis la signature de l'OTASE586 en 1954, dans la lutte contre le communisme. Les relations politiques entre la Thaïlande et les Etats-Unis se couplent d'accords économiques uniques. Le pays servira d'ailleurs de base aérienne aux Américains pendant la guerre du Vietnam. La période 1948-1972 est marquée par une dictature militaire qui n'arrive pas à résoudre les difficultés du pays. C'est à partir de 1973 qu'un début de régime démocratique s'instaure, pendant trois ans. Mais les militaires conservent une place importante dans le gouvernement : l'alternance avec le régime militaire se poursuit, puisqu'ils reviennent au pouvoir entre 1976 et 1988. En 2001, le milliardaire Thaksin Shinawatra et son parti « Thaï Rak Thaï » (« les thaïs aiment les Thaïs »), accèdent au pouvoir. Celui-ci entend faire du pays l'un des piliers de la région d'Asie du Sud-Est mais petit à petit, l'autoritarisme dont il fait preuve provoque des soulèvements. En 2004, l'armée se soulève dans trois provinces musulmanes très pauvres: Yala, Narathiwat et Pattani. L'instabilité politique est plus que jamais d'actualité.

Figure 111
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Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/jpg/THAILANDE-18-07-08.jpg

Dans le discours de TF1, il n'y a aucune allusion, contrairement aux trois autres pays, à la situation politique en Thaïlande et les éventuelles difficultés provoquées lors du tsunami. Pourtant, la Thaïlande est le pays où le plus grand nombre de touristes (notamment de nationalité française) a disparu ou est décédé, «C'est justement en Thaïlande que l'on dénombre le plus grand nombre de français disparus »587. Les actions et décisions du gouvernement après la catastrophe sont en revanche commentées : « Après le tsunami, la Thaïlande a refusé dans un premier temps l’aide internationale. Conséquence : beaucoup d’organisations ne sont pas venues  »588. L’absence de références historiques ou politiques s’expliquent peut-être par le fait que la France n’a justement pas de liens aussi anciens qu’avec le Sri Lanka, par exemple. Nous avons évoqué l’importance du tourisme en Thaïlande dans la seconde partie et la manière dont, en insistant sur ce point, TF1 exprime la différence entre les pays riches et des pays qui dépendent fortement d’un secteur particulier.

Notes
586.

OTASE : Organisation du Traité de l’Asie du Sud-Est.

587.

Brève diffusée le 10 janvier 2005.

588.

Sujet n°11 diffusé le 22 juin 2005.