14.4.3 Discours sur le tsunami, discours sur la science

Si la science a la capacité d'expliquer ce qui s'est passé le 26 décembre 2004, et de prévoir avec plus ou moins de certitudes ce qui va suivre, c'est parce qu'elle dispose de moyens et de méthodes pour étudier le phénomène. Comme le précise Bernard Lamizet dans un article sur l’information météorologique771, les images satellite mettent en scène l’information météorologique et cette mise en scène s’apparente à une forme cinématographique. Ces clichés sont une représentation distanciée de la terre et donnent à voir un espace qui échappe au politique. Le discours scientifique s'attache donc à mettre en avant ces moyens techniques et ces méthodes. Ici, en l'occurrence, ce sont les systèmes de prévention qui sont décrits, dans leur composition et leur fonctionnement : «Au cœur de ce dispositif, des capteurs enfermés dans ce cylindre en titane, qui posés à 6000 mètres au fond de l'océan, transmettent l'activité sismique et les mouvements de l'eau à des bouées disposées en surface. Elles-mêmes transmettent en temps réel ces données par satellite aux trois centres d'observation situés en Alaska, à Seattle et à Hawaï. Six bouées sont ainsi réparties dans le Pacifique, le long des principales failles sismiques. DEPUIS 30 ans elles ont parfaitement rempli leur rôle, pour un coût annuel dérisoire, d'1 million de dollars »772. L'expertise est ici fondée sur la longévité (« depuis 30 ans »). Quant à l'intérêt de ce système il est fondé sur deux arguments: son efficacité (« parfaitement ») et son faible coût économique (« dérisoire »).

Notes
771.

LAMIZET (1997), op.cit.

772.

Sujet n°2 de Loïck BERROU, diffusé le 6 janvier 2005.