Les premières comparaisons du tsunami portent sur le même objet : elles concernent donc les cas de tsunamis antérieurs. L’étendue géographique se situe d’abord en Asie : «On sait qu'un séisme important a eu lieu au sud-ouest de Sumatra en 1831 »829 et dans le monde ensuite. En recherchant des précédents, on cherche à évaluer le tsunami de 2004, à mesurer sa rareté. Dans l’un des sujets de notre corpus, le journaliste utilise des photographies présentant les dégâts causés par des tsunamis antérieurs, puis il décrit un tableau récapitulant les précédents historiques. L’exemple asiatique est aussi l’occasion de se pencher sur des cas plus proches de la France, en particulier à propos de la mer Méditerranée. Un sujet du 30 décembre 2004 est consacré aux tsunamis survenus dans le bassin au cours de l’Histoire et suggère, images d’archives à l’appui, l’existence d’un risque réel dans la zone. Le journaliste utilise le présent et le passé composé.
‘« On le sait maintenant, aucun système d'alerte n'existe dans l'océan indien, c'est le cas également en méditerranée le risque de tsunami existe pourtant. Le phénomène a déjà été observé par le passé et, l'île touristique de Rhodes est l'une des plus menacées»830.Plusieurs photos d'archives sont utilisées à l'écran afin d’illustrer les exemples donnés par le journaliste : « Dès l'origine de la photographie, des amateurs ont impressionné sur plaque de verre, les désastres d'un raz de marée. Ces clichés pourraient dater de 1883, cette année un séisme entre Java et Sumatra avait généré une vague parvenue jusqu'au Panama : 36000 morts. Dans les archives, on trouve en abondance des images de dégâts...mais on en possède très peu, et pour cause, de la vague elle-même. Celle-ci provient de Chine en septembre 2000. Mais il s'agit là d'un événement de très petite ampleur ».Ces photos (figures 177 à 180) sont en noir et blanc, ce qui atteste de leur ancienneté et de l'ancienneté du phénomène du tsunami. Elles attestent surtout des dégâts occasionnés qui rappellent ceux observés lors du tsunami du 26 décembre 2004. Sur des kilomètres, tout a été détruit, arraché, brisé. Ce sont des paysages de ruines. Les deux premiers clichés montrent les dégâts occasionnés sur deux plages. On n’aperçoit aucun habitant sur les lieux (ou, en tout cas, ils sont difficilement visibles), juste les destructions. On pourrait presque comparer ces scènes à des scènes de guerre : il se dégage une impression de vide et de chaos.
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Sur deux autres photos, prises en plongée, ce qui accentue la dimension de la catastrophe, la composition de l’image rappelle étrangement les images diffusées par TF1 pour le tsunami de 2004. La première (figure 179) montre un bateau échoué au milieu des habitations. Le bateau est très grand puisqu’il occupe une bonne partie de l’écran. Cette photo témoigne de la violence du choc. Deux hommes sont près du bateau (en bas à droite), et leur petitesse symbolise le caractère incongru de la situation. La seconde photo (figure 180) montre la cohue, le chaos occasionnéauprès des habitants qui sont très nombreux dans les rues et sur la route, où l’on aperçoit un véhicule roulant en sens inverse de la population. La plupart sont de dos, ils semblent se diriger dans la même direction comme s’ils fuyaient ou erraient. Hier comme aujourd’hui, la catastrophe suscite la peur et la confusion dans les sociétés.
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Il est intéressant de noter que le tsunami ne s’envisage pas seulement en comparaison avec le passé et les archives car il devient lui-même un point de comparaison possible pour des événements ultérieurs. Ce fut le cas lors du cyclone Nargis qui a touché la Birmanie en mai 2008. Une dépêche du bureau local de l’agence de presse Reuters titrait ce jour là : «Dons sur internet moins massifs pour Nargis que pour le tsunami »832. La Birmanie faisait déjà partie de la liste des pays touchés par le tsunami de décembre 2004, même si elle n’avait pas fait l’objet d’une grande couverture par TF1. L’incroyable impact suscité par le phénomène de 2004 fut tellement important qu’aujourd’hui il est utilisé comme point de référence sur de nombreuses thématiques, en l’occurrence ici l’aide financière engagée lors de catastrophes.
Sujet n°4 de Marie-Claude SLICK et Thierry FROISSARD diffusé le 6 janvier 2005.
Lancement du sujet n°29 de Marie-Claude SLICK, diffusé le 30 décembre 2004.
Sujet n°29 de Marie-Claude SLICK, diffusé le 30 décembre 2004. Les termes en gras sont soulignés par nous même, les termes en majuscule sont soulignés par la journaliste.
Par Ed CROPLEY- Reuters (Bangkok) - Lundi 12 mai 2008, 09h37.