2.2.2. Productivité globale des facteurs et productivité totale des facteurs

A la suite de H.-J. Gathon (1986, p. 470) qui observait combien une analyse qui ne porterait que sur la productivité partielle et non sur la productivité totale serait limitée, nous compléterons les conclusions précédentes par le rappel de résultats de la mesure de la performance des entreprises ferroviaires ayant sollicité d'autres méthodologies.

Tableau 1.9 – Gains de productivité globale et taux de croissance de la productivité totale des facteurs des compagnies de chemin de fer.
Compagnies Pays SPG en % de la production (1971-1983) Rang Taux de croissance en % de la Productivité totale des facteurs
(1962-1984)
Rang
SJ Suède 1,86 7 2,84 1
DB Allemagne 2,23 6 2,71 2
SNCF France 0,95 10 2,6 3
CP Portugal 1,46 9 2,04 4
OBB Autriche -1,19 13 1,45 5
JNR Japon -3,95 14 1,34 6
CH Grèce 2,23 5 1 7
CFL Luxembourg 9,46 1 0,97 8
CFF Suisse 0,44 11 0,78 9
NS Pays-Bas 2,79 4 0,09 10
SNCB Belgique -4,46 15 0,06 11
BR Grande-Bretagne 3,92 3 -0,01 12
BLS Alpes bernoises 1,64 8 -0,18 13
FS Italie -0,31 12 -0,26 14
NSB Norvège 4,46 2  ND 15

Source : A partir de Gathon H.-J. (1986), p. 475 et Gathon H.-J. et Perelman S., (1989), p. 70.

Cette comparaison des performances des entreprises ferroviaires, à partir des travaux de H.-J. Gathon et S. Perelman, montre combien la position d'une firme peut différer en fonction de la méthodologie sollicitée. Ceci est particulièrement vrai pour la SNCF, au dixième rang en termes de SPG sur la période 1971-1983 et au troisième rang, sur une période un peu plus longue, sollicitant une autre méthodologie (tableau 1.9). En outre, Gathon (1986, p. 470) souligne combien ces résultats, sous forme de taux de croissance, n'indiquent rien sur la situation initiale de chaque compagnie, qui peut être bonne ou moins bonne :

‘"[...] en partant d'une situation assez bonne, une compagnie aura peut-être plus de difficultés à améliorer sa position, qu'une compagnie connaissant au début de la période envisagée une assez mauvaise productivité."’

C'est pourquoi, nous compléterons cette recherche des gisements d'inefficience productive à la SNCF par deux exemples relevés par la Cour des comptes dans son évaluation des effets de la réforme ferroviaire de 1997.