A.4.1.2. Combinaison

Les effets de pertinence et de saillance semblent également pouvoir se combiner dans le domaine spatial. Une première façon de démontrer l'influence endogène fut de moduler la pertinence d'un stimulus saillant (p. ex. en rendant pertinent un indice exogène qui ne l'était pas). Ainsi, dans le paradigme de Posner, un indice exogène qui indique la position de la cible à venir avec une probabilité au niveau du hasard, et qui n'est donc a priori pas informatif, peut induire une modification des performances. Augmenter la validité de cet indice, c'est-à-dire la proportion dans laquelle sa position correspond à celle de la cible à venir, induit un allongement de l'effet d'indiçage (coûts et bénéfices : Posner, Cohen & Rafal, 1982). Dans ce domaine spatial, les données de Müller et Rabbitt (1989) suggéraient que les influences endogènes et exogènes pouvaient se combiner d'une certaine manière. Les performances des participants variaient en fonction de la relation spatiale entre l'indice et la cible, que l'indice soit endogène ou exogène. Cependant, les bénéfices liés à un indice endogène valide étaient plus marqués lorsqu'un flash exogène apparaissait à la position de la cible plutôt qu'à celle d'un distracteur. Ces données suggérèrent aux auteurs que l'orientation endogène de l'attention pouvait modifier (indirectement) les processus exogènes, les favorisant ou les limitant. Néanmoins, Müller et Rabbitt (1989) n'en déduisent pas que les deux processus s'intègrent effectivement : ils conçoivent plutôt leur interaction comme celle de deux processus en compétition pour des "ressources attentionnelles". Ces auteurs s'opposaient a priori à l'idée d'une intégration effective entre processus endogènes et exogènes.