A.5.1.3.2. Hypothèse de pondération des dimensions

Müller et ses collaborateurs (Müller et al, 1995) ont proposé une alternative au modèle GS de Wolfe (1994), en soutenant que les influences endogènes concernaient des dimensions perceptives et non des traits. À la suite de Treisman et Gelade (1980), ces auteurs utilisent le terme de "dimension" perceptive pour faire référence "à une étendue complète de variation qui est analysée séparément par quelque sous-système perceptif indépendant, et "trait" [feature] pour référer aux valeurs particulières sur cette dimension" (pp. 98-99). Selon le modèle de pondération des dimensions, seules les dimensions (non les traits) peuvent faire l'objet d'une influence endogène. Cette influence prend la forme d'une pondération des différentes cartes de dimensions dans la computation de la saillance. Avec la condition de limiter la somme des poids à une valeur fixe (comme dans le modèle GS2, de Wolfe, 1994), le sujet peut affecter une plus ou moins grande influence aux diverses dimensions, selon les objectifs qu'il s'assigne. On remarquera que la notion de "dimension" ne doit pas nécessairement correspondre à l'intuition. En effet, obtenant des effets supplémentaires liés aux traits spécifiques de couleur, Müller et al. (2003) suggèrent que la couleur ne constituerait pas une dimension unitaire mais serait plutôt composée d'un certain nombre de sous-dimensions. Ces auteurs précisent également que la pondération des dimensions peut se faire de façon volontaire, endogène, ou de façon plus automatique, exogène.