A.5.2.2.2. Hypothèse de "réentrée" vers le système perceptif (Hamker, 2003, 2005)

Dans une perspective comparable, Hamker (2003, 2005) a également développé une modélisation informatique de l'attention visuelle sélective, qui découle également assez directement de la perspective de compétition biaisée. Selon cet auteur, les réponses neuronales au sein de la voie perceptive ventrale sont prioritairement déterminées par les activations ascendantes et les interactions latérales liées à la compétition entre stimuli et responsables des phénomènes de saillance. Le second point majeur tient à la modulation descendante de ces activations, soit de manière spatiale, soit sur la base de traits perceptifs non-spatiaux. Hamker (2003) évoque notamment l'aire FEF comme source des rehaussements spatiaux descendants, en accord avec la théorie prémotrice de l'attention (Rizzolatti et al., 1987). Mais la réentrée de signaux (descendants) peut également, selon cet auteur, concerner des traits non-spatiaux, et moduler à rebours les activations dans la voie ventrale, par le biais de connections neuroanatomiques existantes (Rockland & van Hoesen, 1994). Ce modèle paraît dans ses principes assez similaire à celui de Deco et Rolls (2005). Néanmoins, il présente l'avantage d'inclure un processus d'inhibition centre-périphérie permettant de mieux rendre compte des effets de saillance.

Ces deux derniers exemples de modèles sont issus des hypothèses de Desimone et Duncan (1995) et permettent de concevoir l'"attention visuelle sélective" sans en référer à une carte de saillance, ni même à un système-organe indépendant chargé de réaliser l'orientation d'un hypothétique faisceau attentionnel. Cette approche pourrait pallier certains défauts majeurs des modèles plus classiques et permettre de dépasser certaines des apories qui y sont liées.