1.2. Repenser l’homosexualité.

Depuis le milieu des années 1980, mais surtout depuis les années 1990, on peut repérer un embryon de sociologie des homosexualités émergeant en France. L’apparition d’un séminaire de l’E.H.E.S.S. intitulé « Sociologie des homosexualités » au milieu des années 1990 illustre cette tendance, de même que la publication de certains travaux et de plusieurs numéros de revues scientifiques consacrés à ce sujet10. Depuis les années 1990, l’homosexualité semble donc apparaître dans la sociologie française alors qu’il existe depuis plus longtemps des travaux et des enquêtes dans la sociologie nord-américaine (Schofield, 1965 ; Levine, 1979 ; Weinberg, 1983), aboutissant notamment à la publication d’ouvrages synthétiques faisant office de manuels de sociologie des homosexualités (Nardi, Schneider, 1998). Aujourd’hui, en France, les questions traitées et les approches choisies sont disparates, les recherches apparaissent hétérogènes. On a déjà évoqué la construction d’une connaissance socio-démographique des populations homosexuelles (Adam, Schiltz, 1995). On peut également évoquer l’apparition de travaux centrés sur les représentations de l’homosexualité (Tamagne, 2001 ; Le Talec, 2008), de recherches portant sur les dimensions militantes de l’homosexualité en France (Broqua, 2006), la sexualité homosexuelle et sa place dans l’ensemble des sexualités (Proth, 2002 ; Bajos, Beltzer, Bozon, 2006), les modes de vie (Adam, 1998), les engagements politiques ou religieux chez les homosexuels (Adam, 2001 ; Gross, 2008). Les évolutions juridiques et législatives ont également contribué à l’apparition de travaux traitant spécifiquement des modes de conjugalité et de parentalité chez les homosexuels (Gross, 2006 ; Rault, 2007 ; Descoutures, Digoix, Fassin, Rault, 2008). Ces derniers travaux participent d’ailleurs au renouvellement des problématiques de la sociologie de la famille et l’ensemble de ces différents travaux a mis en lumière un certain nombre de résultats propres mais non unifiés. À partir de ces contributions éparses et inégales, et d’une déconstruction de l’objet « homosexualités », il est possible de repenser une approche sociologique des homosexualités.

Pour le sociologue, qu’est-ce donc qu’être homosexuel ? Si la définition renvoie initialement au registre sexuel, la signification sociale des relations sexuelles amène à se demander ce qui caractérise l’existence sociale des homosexuels au delà de leur sexualité (Bozon, 1999). De ce point de vue, les travaux de Goffman et Becker éclairent d’emblée l’homosexualité sous l’angle de la déviance vis à vis de normes sexuelles et sociales dominantes hétérosexuelles. Chez Goffman, l’homosexualité revêt les habits du stigmate en tant qu’attribut socialement disqualifiant parce que différent des manières et des normes habituelles en matière de sexualité (Goffman, 1975). Le stigmate a des origines et des conséquences sociales : il est le produit de normes relatives à une société ou une époque, et il a des conséquences puisqu’il oblige à des techniques et des procédures de gestion d’une identité discréditée. L’homosexualité n’a pas toujours été l’objet de ce discrédit. Les sociétés modernes et contemporaines occidentales ont construit le modèle de la conjugalité hétérosexuelle exclusive comme la règle en matière de relations amoureuses, sexuelles et comme fondement de la cellule familiale (Veyne, 1982 ; Foucault, 1984). On peut donc penser l’homosexualité dans son contexte social comme un écart aux normes dominantes, normes elles-mêmes soumises aux changements sociaux et historiques. Mais cette conception de l’identité homosexuelle stigmatisée reste relativement figée et pourrait laisser croire que l’identité homosexuelle a un contenu et une forme stables. Les travaux de Becker concernant les comportements déviants permettent au contraire d’aborder l’homosexualité de manière dynamique. Chez Becker, la déviance est non seulement un produit de l’interaction, au sens où l’on n’est pas déviant mais on le devient dans et par le regard des autres. Surtout, la déviance est un processus (Becker, 1985). Devenir déviant signifie précisément que l’on ne passe pas d’une identité normale à une identité anormale brutalement, mais qu’il existe un processus progressif d’apprentissage de la déviance passant par des pratiques, des incorporations, des mises en forme et des réformes de soi dont l’aboutissement n’est jamais tout à fait stable ni tout à fait définitif. En ce sens, on parlera volontiers de « carrières » homosexuelles, comme Becker parlait des « carrières » de fumeurs de marijuana ou de musiciens de jazz (Becker, 1985). Entre l’identification du désir sexuel, le passage à l’acte transgressif, la définition de soi comme homosexuel et la désignation par les autres de sa propre homosexualité, il existe des variations et des processus de définition identitaires complexes qui prennent du temps. De ce point de vue, des témoignages et des enquêtes statistiques permettent de mesurer l’importance du cycle de vie dans les parcours homosexuels qui semblent marqués, initialement, par une phase de rupture avec le milieu familial ou social d’origine, notamment pour les homosexuels issus de milieux populaires, puis par la construction d’une sociabilité fortement marquée par les relations avec d’autres homosexuels (Schiltz, 1997 ; Nardi, Schneider, 1998 ; Adam, 1999). Ce type de séquences biographiques ressemble relativement bien aux débuts d’une carrière homosexuelle, dont le sens serait proche des descriptions de carrières de voleurs ou d’anorexiques (Darmon, 2003). Être homosexuel, c’est donc être engagé dans une carrière homosexuelle dont les étapes, les effets et l’agencement constituent une entrée biographique pertinente.

Pour autant, les individus homosexuels ne sont pas uniquement des individus qui désirent ou qui ont des pratiques sexuelles : ils sont hommes ou femmes, professeurs ou maçons, fils d’ouvriers ou de chefs d’entreprise, en couple ou célibataires, diplômés ou non. Tous ces éléments composent différents registres identitaires qui interfèrent avec celui de l’orientation sexuelle. Ainsi, l’homosexualité constitue-t-elle pour le sociologue un attribut social individuel au même titre que d’autres propriétés comme le genre, l’âge, ou le niveau de diplômes. De ce point de vue, les enquêtes statistiques développées en France depuis le milieu des années 1980, montrent bien comment cette variable sociologique peut expliquer un certain nombre de comportements sociaux, illustrant les effets propres mais aussi conjugués de cet attribut individuel. Dans plusieurs travaux français, l’homosexualité peut donc être corrélée à des trajectoires scolaires et professionnelles spécifiques, à des pratiques conjugales et amoureuses singulières, à des niveaux de revenus plus élevés que la moyenne (Messiah, Mouret-Fourme, 1993 ; Schiltz, 1997). Trois conséquences apparaissent importantes dans le cadre de ce chapitre. D’abord, l’homosexualité est une caractéristique individuelle particulière puisqu’elle n’est pas considérée comme normale dans les représentations sociales : ce caractère anormal doit être souligné et pris en compte par le sociologue comme ayant des effets potentiels sur les trajectoires et les pratiques des individus. Ensuite, et simultanément, l’homosexualité ne constitue qu’une composante identitaire parmi d’autres : la compréhension de ses effets sociologiques doit être resituée dans l’ensemble des composantes de l’identité, qu’elles soient professionnelle, familiale, économique, culturelle ou politique, par exemple. Enfin, cette définition de l’homosexualité permet également de raisonner en termes de populations : être homosexuel, c’est appartenir aux « populations homosexuelles », strictement définies comme ensemble des individus ayant ce type d’orientation sexuelle et au sens statistique du terme « population ». Mais cette question de l’appartenance fait précisément problème (Dubar, 2000). Dans le cas des identités homosexuelles, elle véhicule un certain nombre de confusions dont celles associées à l’image de la « communauté homosexuelle ».

Plusieurs travaux et plusieurs contributions à portée sociologique ont ainsi focalisé leur attention sur les dimensions collectives de l’homosexualité. On trouve déjà chez Goffman l’idée qu’un stigmate peut générer la naissance d’une « communauté du stigmate », amenée par la suite à construire une identité collective positive fondée sur le processus célèbre d’ « inversion du stigmate » (Goffman, 1975). Plus encore, dans les travaux d’histoire ou dans les essais français consacrées à la question gay, apparaît bien souvent la figure collective de l’homosexualité que ce soit à travers l’histoire du militantisme homosexuel, de ses luttes et de ses mobilisations, ou à travers une « communauté homosexuelle », voire une « identité gay » supra-individuelle dont les contours restent flous (Martel, 2000). L’homosexualité, comme le fait d’être une femme ou un ouvrier, constitue effectivement l’objet et l’enjeu de mobilisations collectives : l’histoire des réseaux militants et associatifs français depuis les années 1960 est bien connue et le montre sans conteste (Martel, 2000 ; Fassin, 2005 ; Broqua, 2006). La construction de cette identité collective homosexuelle, que tente de décrire la métaphore de l’ouverture progressive du placard, marque profondément les travaux sociologiques consacrés à l’homosexualité en Amérique du Nord et les représentations sociologiques et historiques de l’homosexualité (Weinberg, 1983 ; Kofosky Sedgwick, 1990 ; Chauncey, 1998). L’homosexualité serait avant tout le lent processus de mobilisation, de contestations et d’affirmation de son existence dans le monde social, processus passant par une prise de conscience collective de son identité, le retournement d’une oppression vécue collectivement en ferment communautaire, la revendication et la conquête de droits libérateurs. Cette mythologie de la communauté homosexuelle émancipée par une libération collective a eu beaucoup d’influence dans l’histoire du militantisme homosexuel lui-même, dans la littérature sociologique nord-américaine aussi, mais elle structure également un certain nombre d’approches françaises plus récentes. Elle pose problème lorsque ces approches prétendent retracer l’histoire des homosexuels ou aborder les homosexualités d’un point de vue sociologique car le lien entre le fait d’être homosexuel, l’appartenance et le sentiment d’appartenance à un groupe homosexuel ou à une communauté homosexuelle est évidemment loin d’être évident. L’histoire du militantisme homosexuel ne suffit pas à décrire l’histoire des homosexuels, la description des pratiques d’une communauté homosexuelle ne renvoie qu’à une infime partie de la population homosexuelle, l’interprétation des œuvres littéraires du panthéon homosexuel ne permet pas de comprendre ou même d’atteindre les comportements concrets des homosexuels (Eribon, 1999 ; Martel, 2000 ; Le Talec, 2008). Comme toute catégorisation arbitraire et posée a priori, la communauté homosexuelle n’existe pas, au sens où des individus homosexuels n’ont pas mécaniquement les mêmes représentations d’eux-mêmes et du monde, ni les mêmes modes de vie, ni les mêmes pratiques (professionnelles, culturelles, familiales, résidentielles, électorales, etc), ni les mêmes aspirations, ni les mêmes manières de vivre leur homosexualité (Hindle, 1994). Les rares travaux qui prennent le soin de saisir des modes de vie et des biographies d’homosexuels montrent d’emblée les fortes différences sociales internes aux populations homosexuelles : différences de parcours et de trajectoires sociales (Schiltz, 1997), différences de pratiques et de modes de vie (Pollak, 1982 ; Adam, 1998), différences de valeurs et de représentations de soi et des autres (Adam, 2001 ; Rault, 2007 ; Gross, 2008). Qu’ont en effet en commun une lesbienne de 45 ans vivant en couple à Paris, professeur des universités, fille unique d’une famille aisée, et un gay de 28 ans, célibataire, habitant un quartier populaire d’une petite ville de province, chef de rayon dans un supermarché et issu d’une famille de petits artisans ? Ils sont homosexuels, certes, mais sont-ils sociologiquement proches, et se sentent-ils, eux-mêmes, proches, membres d’une même communauté, partageant des valeurs, des modes de vie, une « culture homosexuelle » ? On peut en douter, et les données produites ponctuellement sur le sujet confirment ces doutes. Sans minimiser les logiques d’identification collective, il s’agira, pour nous, de penser l’homosexualité d’abord comme une composante de l’identité individuelle qui ne suppose pas a priori d’identification à un collectif homosexuel, encore moins à une hypothétique communauté homosexuelle. Cette identification collective peut être observée dans certaines configurations, mais elle n’a pas tellement plus de raison d’être qu’une autre identification collective plus « classique » (Elias, Scotson, 2001 ; Hindle, 1994).

Enfin, nous proposons également d’aborder l’homosexualité par le registre des pratiques et des trajectoires, en se distinguant d’une entrée focalisée sur les représentations. Là encore, il s’agit d’observer concrètement ce qui se passe réellement lorsque l’on est homosexuel, de la même manière que pour des populations normales et dans les différents domaines de la vie normale de ces individus « anormaux ». Il existe en France une littérature conséquente sur les représentations et les images de l’homosexualité (Tamagne, 2001 ; Le Talec, 2008). Ces représentations et ces images s’incarnent sociologiquement, le plus souvent, à travers des sources littéraires, artistiques et culturelles, des sources médicales et judiciaires dans certains cas, des discours militants, médiatiques ou politiques, des archives associatives ou juridiques. Dans ces travaux, ces traces visibles dans l’espace public constituent des indicateurs de ce qu’est l’homosexualité à telle époque, dans tel contexte social ou culturel, de la place qu’elle y occupe et des formes qu’elle y prend. On retrouve ce type de démarche dans des travaux historiques (Ariès, 1982 ; Veyne, 1982 ; Tamagne, 2000), mais aussi dans des travaux qui s’interrogent sur la place de l’homosexualité dans la société française depuis une trentaine d’années (Martel, 2000 ; Eribon, 1999 ; Fassin, 2005 ; Le Talec, 2008). Ces travaux amènent un certain nombre de résultats importants : le cadre dans lequel se déroulent les expériences homosexuelles a une influence sur ces expériences, et la mise en lumière des transformations de ce cadre en fonction d’un contexte national ou historique est bien souvent éclairante pour le sociologue (Tamagne, 2001). Mais cette échelle d’analyse ne suffit pas à construire une sociologie des homosexualités. En se focalisant sur les affleurements les plus visibles de l’homosexualité (cinéma, littérature, militantisme), la plupart de ces travaux ne traitent pas tellement des modes de vie, des pratiques et des comportements des homosexuels. De la même manière que la focalisation collective voilait les trajectoires individuelles différenciées, la focalisation sur des représentations occulte une bonne partie des pratiques effectives des individus qui sont homosexuels. Les figures les plus visibles et les plus spectaculaires de l’homosexualité en disent peu sur ce qu’est l’homosexualité dans tel ou tel contexte car c’est la confrontation entre ces images dominantes et leur réception plus ou moins « docile » par les individus qui permet d’en comprendre la portée, le sens et les enjeux (Jackson, 2009). De ce point de vue, on pourrait reprocher à certains auteurs la faiblesse de leur méthode. Les biographies de militants ou d’artistes homosexuels célèbres, les témoignages de personnalités du « monde homosexuel », de ses réseaux militants, politiques ou artistiques fonctionnent souvent comme des preuves empiriques de processus sociaux complexes (libération et émancipation des homosexuels au cours des années 1970, « tentation communautaire » des années 1980). Le militantisme et les figures visibles d’une culture homosexuelle offrent, certes, des traces de l’histoire d’un mouvement social ou de représentations dominantes à l’époque, mais les conditions de vie (emploi, famille, sociabilité, revenus) et les pratiques (consommation, logement, loisirs, sorties) des homosexuels restent méconnues. Interroger des personnalités célèbres, homosexuelles ou non, témoins d’une époque, ne renforce pas la démonstration : il n’est pas sûr que Jack Lang, Martine Aubry, Alain Finkielkraut, Bruno Masure, Patrice Chéreau ou Roger Peyreffitte, pour ne citer qu’eux, soient à même d’illustrer ou d’offrir des exemples de modes de vie homosexuels dans la France des années 1970 ou 1980 (Martel, 2000). Chez Eribon, la démonstration prend la plupart du temps appui sur des sources littéraires du panthéon culturel homosexuel (Proust, Genet, Gide, Wilde). L’exploration précise des représentations littéraires de l’homosexualité, situées dans leur contexte, ne permet pas réellement de questionner les modes de vie et les pratiques effectives des populations homosexuelles (Eribon, 1999). Dans le travail très documenté de Le Talec, le même type de questions finit par se poser : la « folle » désigne tantôt une image, tantôt des individus existant bien réellement (Le Talec, 2008). Mais le lien entre ces deux « folles » paraît parfois mystérieux. Folles de France confond parfois implicitement une représentation construite de l’homosexuel comme folle et l’ensemble des individus homosexuels, notamment lorsqu’il retrace leur histoire dans les années 1980. L’absence de confrontation entre ces indicateurs macro-sociologiques touchant à des représentations sociales et les pratiques effectives des individus constitue une lacune importante de ce point de vue. De manière provocatrice, on pourrait dire que cette sociologie de l’homosexualité se fait donc dans une certaine mesure sans les homosexuels, c’est-à-dire sans les pratiques et les modes de vie des individus ayant du désir et des relations sexuelles avec des personnes du même sexe.

Notre recherche se propose donc de contribuer à une sociologie des homosexualités qui considère et définit l’homosexualité comme un attribut social individuel minoritaire ayant des effets potentiels, propres et conjugués, sur les comportements sociaux (pratiques, représentations, trajectoires). Précisons le sens de cette formule. Elle est un attribut social individuel au même titre que d’autres caractéristiques sociales, mais s’en distingue par son caractère minoritaire et déviant. Elle a des effets potentiels sur les comportements sociaux, mais ces effets doivent être resitués au regard d’autres composantes identitaires ayant elles-mêmes des effets propres et conjugués. Enfin, elle est l’objet de représentations sociales et de symboles, mais elle est aussi pratiquée et vécue concrètement par un certain nombre d’individus. Cette manière d’envisager l’homosexualité se distingue donc d’un certain nombre de travaux français, mais se rapproche des rares contributions ayant confronté l’individu et le collectif, les pratiques et les représentations, l’orientation sexuelle et les autres registres de définition de soi pour mettre notamment en avant des manières socialement différenciés d’être homosexuel (Adam, 1999 ; Rault, 2007 ; Costechareire, 2008). Le travail de Philippe Adam constitue aujourd’hui l’exemple le plus convaincant de cette approche sociologique des « expériences homosexuelles » (Adam, 1999) : on y découvre les relations complexes entre identité collective gay et trajectoires biographiques individuelles, les variations socialement situées des manières d’être homosexuel et de se représenter soi-même comme homosexuel, les différences de modes de vie homosexuels en fonction des conditions sociales dans lesquelles vivent les individus, les évolutions historiques de ces expériences homosexuelles sous l’effet du changement social. Cette manière de comprendre les homosexualités dans leurs contextes nous guidera dans cette recherche, contextes dans lesquels l’espace est une possible entrée méthodologique.

Notes
10.

Par exemple, Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n°125, « Homosexualités », 1998.