2. L’alternative institutionnalisée : devenir un quartier à la mode.

Si le Marais et le Village sont l’objet d’un réinvestissement symbolique prenant appui sur des éléments du contexte local, leur attrait est renforcé par l’image de quartiers « à la mode ». Sur quoi repose cette image thématisée depuis la fin des années 1980 par la presse gay, puis par la presse généraliste au milieu des années 1990 ? Ce qui fait la mode ici c’est d’abord le caractère alternatif des pratiques, des habitudes et des populations qui investissent le quartier depuis le début des années 1980. Les gays ont un rôle double de ce point de vue : ils contribuent d’une part à définir et valoriser certains lieux et certaines tendances comme étant « à la mode », d’autre part, ils constituent progressivement un indicateur de ce qu’est la mode, en particulier pour la presse généraliste qui les représentent comme leviers de l’attractivité culturelle, festive et, plus largement, sociale d’un espace.