1.2.a. Les attaches affectives : se sentir chez soi.

Pour commencer, on doit rappeler le rôle relatif du logement occupé dans le Marais ou le Village au regard des parcours de vie. Le contexte de l’entretien a tendance à survaloriser celui-ci : réaliser les entretiens dans ce logement, avoir choisi les enquêtés parce qu’ils habitent ici et poser beaucoup de questions au sujet de cet appartement accentuent son poids. La mémoire des autres logements peut aussi faire parfois défaut et la reconstruction a posteriori des images des différents lieux de résidence peut masquer des attaches vécues sur le moment, mais a présent obsolètes ou moins signifiantes : parler des différents « chez soi » reste soumis aux évolutions biographiques du « soi ». De plus, des liens très diversifiés apparaissent à l’égard du logement et plusieurs effets restent relativement indéterminés. Par exemple, le temps passé dans un logement n’est pas nécessairement corrélé au sentiment d’attache ou de bien-être dans ce dernier : si les attaches au logement sont globalement plus fortes lorsqu’on y habite depuis longtemps, la réciproque est peu valide. Certains enquêtés n’habitent pas depuis très longtemps dans leur logement du Marais et y paraissent néanmoins attachés. Enfin, les indicateurs empiriques des relations affectives au logement sont disparates et hétérogènes. Nous avons notamment posé la question « Parmi les différents logements que vous avez occupés, quels sont ceux auxquels vous étiez ou êtes le plus attachés ? ». Cette question n’a pas semblé très efficace ni féconde, même mise en relation avec d’autres indicateurs matériels (objets, travaux, achats, décoration) et biographiques (événements, relations sociales et affectives, vie amoureuse et conjugale, homosexualité). Ces non-résultats peuvent faire sens. Les réponses sur l’attache au logement amènent souvent des discours sur les périodes de vie au sens large : le logement signifie ainsi plus qu’un cadre matériel et véhicule des séquences biographiques l’imprégnant d’autres significations. Nous rendrons ainsi modestement compte de trois résultats qui nous semblent significatifs.

Le premier résultat concerne le lien entre logement et quartier. En entretien, les liens au logement sont parfois difficiles à dissocier des attaches au quartier et de sa place dans les trajectoires socio-résidentielles (chapitre 7). C’est notamment le cas pour les trajectoires d’accomplissement ou d’aboutissement présentées auparavant : le logement participe au sentiment positif que procure la présence résidentielle dans le quartier. Il est souvent possédé, de taille et de confort élevés et l’on s’y sent plus souvent « installé ». On se souvient peu des autres logements et, de la même manière qu’on opposait les qualités du Marais ou du Village aux défauts des anciens quartiers, on valorise l’appartement considéré : il est « plus grand », « mieux situé » que d’anciens logements et Gilles se demande bien « qu’est-ce qu’on pourrait vouloir de plus dans Paris ? ». Dans le cas des parcours d’accomplis, le lien logement-quartier apparaît ainsi cumulatif. On retrouve aussi ces attaches cumulatives pour les parcours de type « opportuniste », mais le résultat est moins net. Cette deuxième catégorie d’enquêtés montre en effet des attaches affectives au logement plus aléatoires et davantage soumises à des événements biographiques très personnels : on peut attribuer un rôle important à d’autres logements du passé parce qu’ils correspondaient à une vie de couple ou à une période spécifique de sa vie (une autre ville, un autre emploi, une colocation particulièrement chaleureuse à Montréal par exemple). Á l’inverse, pour les parcours de type « refuge », les relations affectives au logement semblent nettement plus faibles. Les logements sont plus modestes, les ressources économiques moins importantes et les positions sociales moins favorisées. On est ici moins souvent en couple cohabitant et moins souvent propriétaire. Si le logement est objectivement moins valorisant, il est surtout moins valorisé par les enquêtés eux-mêmes. On reçoit d’ailleurs peu de gens chez soi et on est globalement moins prolixe sur la description et la visite du logement devant l’enquêteur. Ici, c’est le quartier qui fait sens, beaucoup plus que le logement, même si on y habite depuis plus de dix ans. Les rapports au quartier de type indépendance et autonomie se traduisent de manière plus complexe du point de vue de la relation affective au logement. Á l’échelle biographique, les enquêtés évoquent d’autres logements « importants » dans leur vie et ce sont eux qui les décrivent le plus souvent et le plus précisément. Or, ce sont aussi eux qui ont connu le plus de logements différents au cours de leur vie. Par conséquent, le logement du Marais ou du Village est souvent vécu sur le même mode : ils ne s’y sentent pas attachés au sens où ils imaginent pouvoir le quitter un jour, mais cela n’empêche pas d’y construire un chez-soi investi affectivement. C’est souvent sur un registre affectif et « pas matérialiste » que se joue pour eux la relation au logement, distinction qui correspond très souvent à leur situation sociale :

‘« Y a plein de problèmes dans ces vieux appartements, bon le plancher est pourri, les rideaux, ils sont morts […] Mais, moi je suis pas matérialiste, en tous cas en ce sens-là, donc bon…je m’en fous, moi c’est pour moi, pour mon bien-être, je me sens vraiment très bien ici, ça me rendrait triste de partir c’est sûr, pas tant pour le quartier que pour l’appartement lui-même, tu vois, l’appartement, la cour, les voisins en fait […] Je me suis même posé la question de l’acheter un jour si ils le vendent, bon alors après pour l’entretenir, c’est autre chose, moi, aux moindres travaux, financièrement je s’rais dans la merde, mais j’aimerais bien me poser là » (Stéphane, 40 ans, monteur vidéo, pigiste et DJ, célibataire, locataire, Marais)

Ces enquêtés « indépendants » investissent souvent le logement de significations biographiques très personnelles, comme ils l’ont fait dans d’autres logements. Ils ne sont pas forcément plus attachés à celui-ci, c’est plutôt une disposition générale à s’approprier un chez-soi qui s’actualise une fois de plus dans cet appartement. On serait tenté d’ailleurs de relever chez eux, un attachement au logement dépassant l’attache au quartier, y compris lorsqu’ils passent peu de temps au domicile. L’investissement affectif au logement s’articule ainsi étroitement à la place du quartier dans les trajectoires résidentielles mais cette articulation n’est pas forcément cumulative. Ce premier résultat laisse par ailleurs apparaître deux autres effets influençant la signification biographique du logement occupé.

Le premier renvoie à la question de la propriété. Les investissements matériels et affectifs du logement sont généralement plus forts pour les propriétaires, la signification sociologique de la propriété dépassant les seuls aspects juridiques et financiers. Ce résultat classique prend un sens particulier sur nos terrains. Plus les enquêtés sont propriétaires et plus ils se disent attachés à leur logement, moins ils s’en plaignent. Ils le valorisent au regard des autres logements habités dans le passé, non seulement matériellement en investissant dans des travaux, mais aussi en affirmant souvent que c’est le logement qu’ils apprécient le plus. Chez Emmanuel, l’affection est liée au statut de primo-accédant, au sentiment d’avoir son « truc à soi ». Elle se construit par le suivi quotidien des travaux (activité ne l’ayant jamais intéressé auparavant) et par le statut de président de la copropriété qui lui prend beaucoup de temps :

‘« Je crois que j’aime cette maison vraiment, c’est mon premier achat, c’est ma maison, c’est mon truc à moi, donc c’était un vrai investissement […] C’était important pour moi, bien sûr, en plus bon, y avait que moi qui m’en occupait, je venais presque tous les jours pour voir comment ça avançait, c’était très important et puis j’allais changer de vie, donc je voulais un lieu qui me ressemble » (Emmanuel, 34 ans, comédien, célibataire, propriétaire, Marais)

En fin d’entretien, on comprend mieux les mécanismes et les significations particulières de l’accession à la propriété dans le Marais pour ce jeune comédien homosexuel n’ayant pas les moyens propres d’y prétendre. Le soutien familial vient colorer l’achat immobilier d’une signification singulière : celle de la protection. Ses parents, universitaires reconnus, « plutôt de gauche mais très catho » lui ont fait une donation pour acheter un appartement à 500 000 euros dans le Marais. Elle n’est pas sans lien avec la « vie » de leur fils :

‘« Y a jamais eu d’opposition, mais ça a pas été facile avec mes parents, à cause du théâtre peut-être, à cause de ma vie peut-être...Ils ont toujours aimé le théâtre, ils ont une connaissance quand même, voilà, après on commence à jouer…C’est sûr que lorsque ma mère a voulu commencer à faire que je m’installe ici, c’est aussi pour me donner un port d’attache et me libérer de cette contrainte là, c’était lié à une appréhension qu’elle pouvait avoir sur ma vie, ça a joué à ce moment là, ça la rassurait, elle se disait « Au moins il sera bien là, il se pose là » et c’est rassurant pour elle » (Emmanuel)

Ce type d’intervention familiale peut évidemment exister pour des enfants hétérosexuels. Mais, chez bien des enquêtés, l’accession à la propriété peut signifier une protection, une assurance et un acquis face aux incertitudes accentués des parcours gays (conjugalités plus fragiles, absence de descendances familiales directes). Le logement possédé peut alors signifier « quelque chose » de particulier. Frédéric et Vincent illustrent cette dimension biographique et sociale liée notamment à leur homosexualité. Par la propriété, Frédéric a « quand même construit ça », et Vincent, ironisant sur son héritage, y « viendra sans doute » :

‘« En achetant j’avais conscience de reproduire quelque chose de familial, de mes parents, un truc de propriété tu vois, mais en même temps, je me dis aussi bon, au moins j’ai ça, au moins j’ai fait ça, j’ai réussi et c’est un truc d’autonomie aussi, une manière de rompre le cordon, j’ai payé cet appartement seul et par rapport à ma famille, y a cette idée que j’ai quand même construit ça […] Y a un truc de rapport à la propriété aussi, tu vois, quand t’es pédé, je pense que ça a du sens, un jour, de te dire bon je vais acheter un appart dans LE Marais quoi. Même par rapport à mes parents, c’était important que je le fasse. Je me disais bon, être propriétaire, posséder un truc, ça me fait pas bander quoi, mais en fait je me rends compte que ça a vraiment du sens pour moi, y compris parce que je suis pédé, que j’ai la vie que j’ai » (Frédéric, 39 ans, critique cinéma et scénariste, célibataire, propriétaire, Marais)
« L’idée de posséder, pour moi, c’est un truc que t’as en toi, qui est inscrit, que tu portes un peu avec toi, bon, moi ça me dépasse un peu ce côté posséder son truc à soi là…bon après c’est vrai qu’on n’a pas d’enfants, on n’en aura pas donc on peut se dire, mais qu’est-ce qu’on va laisser ? Qu’est-ce qu’on laisse ? Ben…rien, enfin on laisse nos œuvres d’art (rires) mais c’est sûr qu’on y viendra sans doute » (Vincent, 43 ans, designer, en couple cohabitant, locataire, Marais)

La propriété prend un sens classique (stabilité, reconnaissance sociale, sentiment de construire quelque chose) redoublé dans le cas des habitants gays. Elle accompagne le sentiment d’avoir réussi et construit quelque chose qui fait sens socialement et qui se substitue aux enfants et à la famille. Cet acquis, signe de distinction sociale, est d’autant plus valorisé qu’il prend place dans un quartier central et un quartier-vitrine de l’homosexualité. Dans les parcours d’accomplissement décrits précédemment, le logement est alors investi comme symbole d’une reconnaissance sociale et d’une normalité conquise alors même que l’on est homosexuel et que l’on ne se projette pas dans des cycles de vie « normaux ». Si cet achat s’inscrit dans une transmission patrimoniale « à vide », il peut recréer aussi des liens de substitution avec d’autres membres de la famille. Lorsque l’on demande à Michel, pourquoi il a revendu sa petite maison du Village pour louer un appartement plus modeste, il répond :

‘« Ben moi je suis gay, y a pas d’enfants après moi, mais c’est pas pour ça que je veux rien laisser à mes neveux, je veux qu’ils aient quelque chose quand même, alors j’ai revendu puis je leur ai donné l’argent, toute façon l’argent il allait servir à rien, il allait pas rester comme ça, autant que je leur laisse » (Michel, 60 ans, employé, couple non cohabitant, locataire, Village)

La question de la propriété nous a semblé essentielle dans les relations que les enquêtés pouvaient construire avec leur logement. En l’absence d’enfants, le logement peut procurer un sentiment de réalisation de soi et d’accomplissement par la propriété : ce sentiment accompagne souvent des discours intenses sur le fait d’aimer son appartement, d’être bien et d’être « chez soi ». De plus, si les mécanismes traditionnels de transmission patrimoniale ne sont pas possibles, le logement peut constituer une trace ou un acquis matériel qui donne du sens à une trajectoire. Ces discours d’accomplissement par le logement sont nettement plus présents chez les propriétaires, surtout dans les configurations d’aboutissement et chez les propriétaires « opportunistes ». L’achat dans ce quartier renforce le sentiment d’avoir atteint une étape de sa vie et certaines régions distinctives de l’espace social.

Tout comme la propriété, la cohabitation conjugale décuple les attaches affectives au logement. Le fait de vivre dans un logement avec quelqu’un donne un sens particulier à la séquence résidentielle : le « chez soi » devient « chez nous » et cette distinction multiplie les liens affectifs au lieu de résidence. Cet effet, observable dans l’ensemble de la population, est, là encore, redoublé, pour les gays et dans ce type de quartiers. Les enquêtés le mentionnent eux-mêmes en distinguant ce logement des précédents parce qu’ils y vivent en couple :

‘« Ben c’est sûr que c’est ici, oui, je dirai pas que j’ai pas aimé les autres apparts, la coloc j’ai beaucoup aimé, j’aimais bien le salon et tout, mais bon, ici c’est quand même avec Louis, on est un couple quoi, donc c’est plus chez toi, fin chez moi, là ça devient chez nous, on a choisi les travaux un peu, on choisit les meubles, on aménage à deux donc ça change tout » (Nicolas, 26 ans, professeur en collège, en couple cohabitant, Louis propriétaire, Marais)

Pour Claude, le couple donne sens au lieu. L’attachement très fort qu’il noue avec son logement du Village est lié à deux relations amoureuses successives qui se traduisent par des aménagements différents. C’est bien la conjugalité et l’image de l’autre partenaire qui attache au lieu, devenu un temps, « musée de la relation avec Sylvain » :

‘« Un lieu c’est une histoire et ici, ça change tout ! Oh oui ! Vivre avec quelqu’un c’est la stabilité dans la vie, des moments d’intimité, t’as envie de baiser, peu importe, tu veux le faire dans la cuisine ou le salon, tu le fais, tu le fais avec amour, et passion, et intensité, c’est chez toi. Tu te mets à rêver d’aménager le lieu, le rendre à l’image de ton couple, de la synergie, de l’énergie des gens qui le composent. On commence tout juste à réaménager ici, là tu vois, on a repeint une pièce avec une couleur sur laquelle on s’est entendu, ça avait pas bougé l’appartement depuis Sylvain parce que quand Sylvain m’a quitté ce sont des colocs qui ont habité ici, sans meubles, sans rien, alors pendant 3 ans ça a été un peu un musée à ma relation avec Sylvain, et ça m’a permis de vivre lentement la transition, le deuil, et en plus, le vrai deuil de Sylvain, puisqu’il est décédé y a quelques mois et je suis très content d’accueillir maintenant Alan, qui accepte d’entrer ici et de voir que c’est un lieu qui va se transformer et qui va nous amener à se mettre d’accord sur une base, pour qu’à l’achat, on suive cette mise en place là. C’est un décor, c’est un milieu de vie, c’est un nid, de repos, de bien-être, quand on y est, tous les deux, faut que chacun puisse s’y ressourcer ici, c’est formidable de vivre ensemble ! » (Claude, 36 ans, instituteur, en couple cohabitant, locataire, Village)

Plusieurs couples du corpus ne vivent pas ensemble, plusieurs enquêtés sont célibataires et c’est bien chez les enquêtés qui vivent en couple dans leur logement que les discours les plus enthousiastes et affectifs imprègnent les images du logement. Les pratiques confirment d’ailleurs l’influence de la conjugalité sur les usages du « chez soi », notamment sur la tendance à y être plus présent, plus souvent et plus volontiers. Après des appartements que l’on n’a peu investis ou une première période de célibat où on semblait peu attaché à son logement, la cohabitation conjugale amène au retour chez soi devenu chez nous. Depuis qu’il est en couple, Gilles rentre plus souvent chez lui pour dîner alors qu’il le faisait rarement quand il était célibataire et qu’il vivait seul :

‘« J’ai eu des périodes où je mangeais tous les soirs au resto, surtout quand j’étais a Saint-Mandé, mais au début ici aussi, bon maintenant que je suis plus seul à décider non plus, j’ai tendance à revenir chez moi aussi, après une réunion, les autres vont aller au resto, mais Hassen va pas m’accompagner dans toutes mes pérégrinations et avant je pense que c’était un peu too much, quand tu manges tous les soirs au restaurant, c’est plus vraiment un plaisir, et puis tu as envie de retrouver la personne avec qui tu vis, on se voit pas forcément beaucoup donc faut essayer de se retrouver » (Gilles, 40 ans, directeur informatique, en couple cohabitant, propriétaire, Marais)

Au vu des parcours affectifs et amoureux parfois très incertains des enquêtés, on comprend que l’installation en couple cohabitant constitue, elle aussi, un événement biographique très structurant dans les parcours. À défaut d’engagements juridiques, sociaux et civils, le couple gay peut alors s’incarner par le logement habité ensemble, ce dernier prenant un sens spécifique pour les individus.

Les attaches au logement sont ainsi fortement renforcées par la propriété et la conjugalité. Ces effets s’observent dans l’ensemble de la population mais prennent un relief particulier pour les gays au regard de leurs parcours conjugaux et familiaux atypiques. Ils constituent des signes de reconnaissance sociale venant tempérer la dimension marginale, anormale ou minoritaire de l’homosexualité. Dans un quartier gay, ils apparaissent aussi comme des signes distinctifs parmi les gays et une manière de se différencier des « siens » :

‘« Je dois dire j’aime bien avoir eu ce rapport avec le quartier, m’y être installé avec le sentiment inavouable qui consiste à dire « moi j’habite là et pas toi » et voir aussi quand même les mêmes têtes » (Emmanuel, 34 ans, comédien, célibataire, propriétaire, Marais)

Être parvenu à la propriété dans le Marais et habiter en couple dans le Village signifient en partie « être gay » mais l’être d’une manière atypique au regard des tendances dominantes des modes de vie gays que les enquêtés ont eux-mêmes parfois connus dans le passé et qu’ils perçoivent quotidiennement sous leur fenêtres. Ce logement signifie qu’ils sont parvenus à être propriétaire dans le quartier gay (et plus seulement passant) et qu’ils ont « réussi » à y construire un couple (au-delà des mobilités amoureuses exacerbées du passé et des populations gays dans leur ensemble).