2. Le Village : des transformations plus ambiguës, une gentrification de type « marginal ».

Concernant le Village, les données présentées sont le fruit d’un travail personnel de traitement des données de recensement de 1971 à 2001. Nous n’avons pas eu le temps, ni la possibilité de traiter les données de recensement de 2006 à l’échelle souhaitée. Nous avons travaillé à l’échelle du secteur de recensement (SR) et avons agrégé les données des secteurs suivants : 42, 44 à 46, 49 à 53. Ce découpage du Village est différent de celui proposé par Van Criekingen, dans son travail de thèse, ce qui explique quelques variations dans les résultats, notamment pour 2001. Mathieu Van Criekingen n’avait retenu que quatre secteurs de recensement pour définir le Village Gai, en l’occurrence, les secteurs 44, 50, 52 et 53. Nous avons élargi cette délimitation pour rendre compte de l’extension du Village, notamment à l’Ouest. Or, l’examen des données montre que cette extension explique des résultats moins nets et clairs que ceux de Van Criekingen (Van Criekingen, 2001). Par exemple, on a constaté que les secteurs 52 et 53, situés autour de la rue Amherst ont des sociologies très gentrifiées et probablement très gays : la part des ménages solos y étant toujours supérieure à 60% depuis 1991, et atteignant parfois plus de 70% certaines années. Par ailleurs, on constatera aussi que les changements et les spécificités des nomenclatures canadiennes de classement des professions masquent en partie certaines transformations sociologiques. Nous n’avons pas pu travailler sur ces classements pour 1971, nous n’avons pas pu non plus aller au-delà des grandes catégories professionnelles, ce qui empêche notamment de distinguer certaines catégories de professionnels et d’employés du tertiaire. Nous avons également choisi de comparer le Village à la Région Métropolitaine de Montréal dans son ensemble (R.M.R, sigle utilisé dans les tableaux.).

Lecture : Dans le tableau 8, on a calculé la part des actifs occupés dans quatre catégories professionnelles entre 1981 et 1991, numérotées de 1 à 4 selon la classification suivante.

Lecture : Dans le tableau 10, on a procédé au même calcul que précédemment, mais la nomenclature a changé et permet des distinctions à présent plus fines. Elle permet notamment de montré le poids spécifique des professions culturelles et artistiques dans le Village. Selon Van Criekingen, elles occupent plus de 34% des professionnels du Village contre 16% dans l’ensemble de Montréal. La classification est établie de la manière suivante.