III. 3. L’identité dans le récit

Les espaces d’émergence des récits médiatiques sont multiples. La période de la campagne présidentielle, moment fort dans l’actualité politique et de communication politique, délimite les récits dans leur temporalité et par les personnages qu’ils mettent en scène en ignorant l’injonction people inhérente à notre objet d’étude. Les médias constituent le lieu a priori de notre étude ; le monde de l’opinion est alors projeté dans une mise en abîme multiple. Le monde de l’opinion est le lieu, l’acteur et le narrateur de notre recherche. Parallèlement, comme espace de production des récits de notre corpus principal, la presse people est une presse qui joue avec les objets, les sujets et les grandeurs du monde de l’opinion en niant ou exagérant leurs propriétés et en se constituant dans le creux de ses frontières au travers du secret, de la révélation et de la célébrité. Ces lieux du récit engagent l’identité des êtres de papier vers une incarnation particulière : celle du re-nom.

Le récit met en scène des actions et des personnages de papier. Le récit médiatique installe des actions et des personnages de papier dans un rapport plus explicite à la réalité. La visée des médias n’est-elle pas de rendre visible des évènements et des acteurs de la ‘ vie réelle ’ ? La question de l’identité, et plus particulièrement de l’identité médiatique, questionne le rapport entre fiction et réalité et donc, un potentiel détachement des êtres de papier par rapport aux êtres réels qu’ils représentent ? Le principe d’immanence sera donc à nouveau investi, sous le prisme de son rapport avec les médias et de l’ancrage des récits médiatiques dans le réel ou du moins dans leurs recherches de véridiction et de témoignage.