IV. 2. Termes complexes : la confusion des mondes

Le répertoire élaboré dans l’isolement de chacun des termes de notre corpus se fonde sur trois isotopies sémantiques, conçues à partir de l’élucidation de la base classématique des termes. Certains termes ne sont pas attribuables à un seul monde mais construits dans leur multitude ou leur tension : ce sont les termes complexes. La complexité d’un terme est de deux types : soit elle révèle un mouvement au sein de celui-ci rendant compte de figure de compromis ou de dénonciation, soit elle révèle différentes définitions du terme dépendant de la base classématique dans lequel il est installé. D’un côté, nous avons des termes-transaction, de l’autre, nous trouvons des termes-mosaïque. L’observation de ces deux types de termes permet alors de saisir la confusion des mondes et de découvrir des thèmes et des figures, opérateurs de conjonction ou de disjonction entre les mondes eux-mêmes.

Ce répertoire est un « point de passage » dans notre méthode ; il découvre des variables du mélange et du caractère hybride des mondes, des variables qui permettront, dans les prochains chapitres, de comprendre comment la campagne présidentielle et ses êtres de papier sont narrativisés dans le genre people. Enfin, ces variables dévoileront des points de divergences entre les titres et les identités médiatiques des candidats. Ainsi, parce que les résultats de ce chapitre seront réinvestis dans les prochains comme des axiomes pour notre analyse narrative, nous les évoquons, ici, sans véritablement les investir dans notre objet d’étude.