24 Plus étendue que son homologue, le consentement, la volonté contient en elle-même, la force de refus, du « non », de l’opposition à la volonté de l’autre. Or, le rapport d’emploi, comme nous le verrons, est fondamentalement traversé par les idées de soumission et de hiérarchie. Le salarié est non seulement débiteur de son cocontractant, mais il est juridiquement son « subordonné » et doit se soumettre au pouvoir que l’ordre juridique reconnaît à l’employeur. A cette subordination juridique, il faut sans conteste adjoindre la dépendance économique.
En conséquence, l’étude menée ne doit pas se limiter à analyser le consentement, l’acceptation du salarié, ce qui en réduirait inévitablement la portée. Il convient d’ aller plus loin dans la recherche de la volonté, en tant que faculté de choix du salarié et en particulier, capacité de refus et d’opposition. C’est à l’aune de ce pouvoir de résister du salarié, face à son cocontractant mais aussi à ce détenteur de pouvoir qu’est l’employeur, que l’on pourra mesurer le rôle éventuellement grandissant de la volonté du salarié dans le rapport d’emploi.
25 Comme nous l’avions pressenti, ces observations conduisent donc à parfaire la perception du concept juridique de volonté, en y ajoutant la notion de choix, gage de liberté, c’est à dire la faculté d’acceptation ou de refus. Aussi, peut-on retenir désormais la définition suivante de la volonté, comme l’aptitude à décider ou agir, accepter ou refuser 41 , reconnue par le droit, conformément à certaines valeurs objectives, à toute personne physique, sujet de droit, en vue de produire des effets juridiques. C’est à travers les éléments de cette définition que nous scruterons les manifestations possibles de volonté du salarié.
Si le sens du concept de volonté n’est pas aisé à appréhender, la recherche rencontre très vite une seconde difficulté, non des moindres, qui tient essentiellement à la qualité de salarié.Existerait-il une volonté spécifique au salarié ?
Soulignés par nous.